Le ministre des Finances a précisé qu'aussi bien les entreprises étrangères que nationales sont concernées. «Aucune entreprise n'échappera au contrôle fiscal», a révélé sur un ton ferme le ministre des Finances, Karim Djoudi. Interrogé, en marge de la séance de présentation du projet de loi de finances 2010 au Sénat, sur le nombre d'entreprises qui font l'objet de redressement fiscal, M.Djoudi n'a avancé aucun chiffre. «Beaucoup d'entreprises sont concernées», s'est-il contenté de dire. Faisant allusion à l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy, le ministre a précisé qu'il n'y a pas seulement des entreprises étrangères qui sont concernées, la loi s'applique à tout le monde. «Nous avons tracé tout un programme pour le contrôle fiscal des entreprises», a-t-il affirmé en guise d'assurance. Ainsi, les services des impôts vont passer au crible toutes les sociétés économiques. Il faut reconnaître que des milliards de dinars échappent au fisc. Le gouvernement veut avoir l'oeil sur les opérateurs économiques. Les dernières mesures introduites concernent entre autres le transfert de capitaux à l'étranger. Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a été intransigeant sur ce point lors de sa dernière sortie médiatique à l'issue de la réunion de la tripartite. Revenant sur le cas de l'opérateur Djezzy, M.Ouyahia a déclaré qu'«aucun sou ne sera transféré à l'étranger tant que cette entreprise ne s'est pas acquittée de ses impôts». Revenant sur la politique budgétaire de l'Etat, notamment le financement de projets qui reste entièrement dépendant des caisses de l'Etat, le ministre s'est montré plutôt serein. «Nous n'avons pas de grandes contraintes aujourd'hui en termes de financement à moyen terme», a-t-il rassuré. Etayant ses propos, il dira: «Nous pensions que le prix du baril de pétrole devait se situer à 37 dollars et il est actuellement à 68, le différentiel est injecté dans le fonds de régulation des recettes de l'Etat». Selon lui, la conjugaison à la fois du rythme des dépenses et des recettes additionnelles ainsi que la réduction de la dette publique sont des éléments rassurants quant à la capacité de l'Etat à assurer ses finances. Le ministre s'attend à un taux de croissance hors hydrocarbures de plus 3,5%. D'ailleurs, Karim Djoudi a écarté toute contradiction dans les chiffres avec le Fonds monétaire international. Enfin, le ministre a présenté les grandes lignes du projet de loi de finances 2010 devant les sénateurs. Après trois jours de débat, le Conseil de la Nation devra cautionner le projet de loi, jeudi prochain.