La chute du prix du blé sur le marché mondial n'arrange pas les affaires de l'Office algérien interprofessionnel des céréales. L'Oaic a procédé au stockage des céréales, dont le blé, pour des raisons de régulation du marché. Mais comme ce produit est échangé sur les bourses mondiales, son prix est aussi soumis à des fluctuations. Cela veut dire que le cours peut aussi bien grimper que chuter. C'est cette dernière hypothèse qui se vérifie ces derniers jours. A tel point que le prix sur le marché, de quelque 120 euros la tonne, est moins élevé que ce qui est proposé par l'Oaic. La question qui se pose est alors de savoir ce que cette société fera des quantités engrangées. Le choix qui s'impose ne semble pas très énigmatique. C'est la vente à perte qui se profile à l'horizon. Si la logique économique est poussée jusqu'à son extrémité, il faut donc s'attendre à ce que les meuneries achètent le blé moins cher. Elles le fourniront à leur tour, à un cours moins élevé, aux boulangeries qui le transformeront en produits alimentaires. Ils sont appelés, à leur tour, à être moins chers. Mais ce scénario n'a que peu de chance de se réaliser sur le terrain et le pain sera toujours vendu à 10 dinars. Pour l'instant, ce sont surtout les producteurs, notamment français, qui se mordent les doigts car ils constatent chaque jour que leurs revenus ne cessent de reculer. Quant aux clients, comme l'Oaic, ils ne savent toujours pas quoi faire de leur marchandise. Une entente entre clients et producteurs pourrait atténuer les effets des fluctuations des prix. A condition que les producteurs soient des locaux. La campagne moissons-battage devait donner lieu à une récolte exceptionnelle d'environ 60 millions de quintaux. Les importations varient d'une année à l'autre. La facture des importations a été de l'ordre de 4 milliards de dollars en 2008. Une année auparavant, elle était de 2 milliards de dollars, c'est-à-dire une augmentation dépassant 100%. La sécheresse, qui sévit de temps en temps en Algérie, peut influer négativement sur la production. D'un autre côté, l'Etat s'est engagé à acheter le blé produit en Algérie par les agriculteurs algériens au prix du blé pratiqué sur le marché mondial. Le soutien de la production est de 6000 DA le quintal pour le blé dur, 5500 pour le blé tendre. Auparavant, les agriculteurs percevaient des subventions annuelles avec un prix de vente du prix du quintal de blé fixé à 250 dollars au moment où les marchés mondiaux affichaient un prix trois fois plus élevé. La facture d'importation des céréales devrait connaître une baisse en 2009 en raison de l'augmentation de la production locale, avait déclaré, depuis plusieurs mois, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Rachid Benaïssa.Certaines années, l'Algérie importe 5,5 millions de tonnes de blé faisant du pays le deuxième importateur au monde. Il faut souligner que l'Europe exporte 66% de sa production céréalière vers les pays de l'Afrique dont 22% importés par l'Algérie. Entre 500 et 900 grammes de pain sont consommés quotidiennement par chaque Algérien. Par ailleurs, le ministre a promis l'aménagement de 600 sites au niveau national pour le stockage des céréales.