La commune, école de citoyenneté par excellence, mais aussi de démocratie. Encore quelques semaines et le corps électoral algérien ira aux urnes pour élire les représentants qui auront la lourde tâche de gérer les communes et, a fortiori, les Assemblées populaires de wilayas. La commune, école de citoyenneté par excellence, mais aussi de démocratie. Citoyenneté et démocratie sont un binôme qui sont toujours ensemble dans les pays civilisés. Chez nous, nous les avons identifiés, il reste seulement à les découvrir. La commune c'est aussi la cellule de base de l'Etat. Dans un grand nombre de pays occidentaux, le maire, le bourgmestre, voire l'échevin, disposent bien souvent de plus larges prérogatives qu'un ministre. C'est tout à fait le contraire de ce qui se passe en Algérie où le président d'une APC n'est souvent qu'une représentation théorique de l'autorité dont l'intérêt qu'il porte aux citoyens qu'il est censé gouverner, est obéré à son niveau par une multitude de tutelles administratives ou ministérielles. Un président d'APC n'est, bien souvent, qu'un élu aux prérogatives extrêmement ténues sur lequel la population a appris, au fil du temps, à ne pas compter. Les prochaines élections locales auront-elles une quelconque influence pour changer l'ordre des choses au niveau communal? A bien apprécier le processus inauguré par le gouvernement depuis deux ans et, au-delà de la «révolution blanche» qui a été engagée pour restructurer l'Etat et le rendre plus efficient au plan de la gestion et plus démocratique dans sa démarche multisectorielle et globale, rien n'interdit de penser que la commune aura sa part de mutations. De même que l'APW (Assemblée populaire de wilaya). Cela étant dit, il restera tout de même que pour qu'un changement structurel et profond puisse produire la vision à même de révolutionner celle profondément routinière et nullement efficiente de ces institutions depuis des décennies, le gouvernement devra compter sur l'émergence d'hommes et de femmes capables de redonner vie aux communes et aux APW autrement que par le passé. Aux communes, l'ultime occasion de réduire les trafics et les enrichissements illicites opérés jusqu'ici, souvent impunément au détriment d'une amorce de développement depuis longtemps hypothéquée. La conséquence étant ici des plus graves et tout aussi démonstrative de la gabegie et du laxisme qui ont marqué la gestion de nos communes depuis des décennies. Conséquence, les populations, qui souffrent d'avoir été longtemps abandonnées par leurs élus locaux, ne reportent plus leurs accusations sur d'autres, estimant que la misère qui les caractérise ne devrait plus être imputable exclusivement à la crise que traverse le pays, mais aussi aux magouilles de certains membres de leurs APC dont la plupart continuent malheureusement à sévir. En attendant, mais également pour anticiper ce qui devrait advenir après les élections, quel type d'hommes et de femmes conviendrait-il, dans l'étape qui se profile, pour rasséréner les citoyens et les citoyennes qu'ils auront fait le bon choix en allant voter aux prochaines locales? Nous savons qu'un grand nombre de permanences de partis a été pris d'assaut par de futurs candidats. La même fièvre sévit partout dans les instances pour tenter de trouver le filtre idoine pour contenir ceux et celles qui viennent déposer leur candidature uniquement dans le but de profiter d'un mandat pour s'enrichir. La question qui se pose c'est comment les débusquer? Enfin, concernant l'autre enjeu des prochaines élections, à savoir les APW, on se demande comment elles pourront un jour arriver à exercer «leurs prérogatives pleines et entières en matière de contrôle du wali» si le renforcement de leurs pouvoirs n'était pas envisagé. Car, comme chacun sait, l'avis ou la décision du wali à cet échelon de l'Etat a toujours été prépondérant tandis que ses vis-à-vis, les membres de l'APW, ont été pratiquement toujours été considérés comme des comparses ou à la limite des figurants plutôt muets et arrangeants.