Une déclaration qui met du baume au coeur affligé des Algériens à la suite des fâcheux événements du Caire. Alger ne lâchera pas prise. «oeil pour oeil, dent pour dent», a proprement déclaré le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem. S'expliquant, lors d'une conférence de presse sanctionnant les travaux du conseil national tenue jeudi dernier à Zéralda, sur les graves atteintes portées aux valeurs de l'Algérie, M.Belkhadem est monté au créneau. Répondant du tac au tac, le secrétaire général suggère l'application des principes de la loi du Talion. «Pour les gens qui ont porté atteinte à nos symboles, je dirais oeil pour oeil, dent pour dent», a lâché, sur un ton ferme, le représentant du FLN. Une déclaration qui met du baume au coeur affligé des Algériens à la suite des fâcheux événements du Caire. Les propos de M.Belkhadem sont loin d'être un non-événement. Le représentant personnel du président de la République a bien voulu transmettre un message fort aux parties concernées. Ainsi, le silence observé par Alger n'explique en rien que la page est tournée et que l'affaire est close. Bien au contraire, la tournure que prendra cette «crise» n'a pas encore livré tous ses secrets. Se voulant plus précis, M.Belkhadem a souligné que «la faute incombe à celui qui a provoqué le premier». En filigrane, il accuse le Caire d'être à l'origine de cette agression. Revenant sur le match disputé le 18 novembre dernier, M.Belkhadem a affirmé avec regret: «On aurait souhaité qu'il reste un match de foot, où il y aurait forcément un vainqueur et un vaincu». M.Belkhadem a déploré la tournure des événements qui visent à affecter les relations solides et fraternelles entre les deux pays. «Je ne sais pas s'il faut l'appeler crise», s'est-il interrogé en rappelant que ce match de foot a pris d'autres aspects qui ont touché à nos martyrs, notre drapeau, notre histoire et aux principes de l'Etat algérien. «Ils disent même qu'ils nous ont appris la langue arabe, moi je n'ai pas appris mon arabe à l'étranger», ironise-t-il. Sur sa lancée, M.Belkhadem dira «s'ils s'estiment différents et supérieurs aux autres, ils auraient dû nous le montrer sur le terrain», tout en se réjouissant de la victoire de l'Algérie. M.Belkhadem n'a pas omis de citer la position solidaire de certains responsables égyptiens, entre autres l'ex-ambassadeur d'Egypte en Algérie. Après avoir calmé le jeu, Alger tente de titiller un peu plus les Pharaons. La sortie médiatique de secrétaire général du FLN n'est pas la première réplique du gouvernement. Par le biais de ses ministres, l'Etat lance des «piques» par intermittence, à chaque fois que l'occasion le permet, pour tancer intelligemment le Caire. Pour preuve, les déclarations successives des responsables sont des signes avant-coureurs de la fermeté de l'Algérie à ne pas se laisser faire. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a répondu d'une manière diplomatique en expliquant que le silence est parfois plus éloquent que la parole, allusion à la campagne médiatique menée par l'Egypte. Lors de la conférence de presse tenue au terme de la tripartite, Ahmed Ouyahia a affirmé que «la meilleure attitude était de ne pas répondre à certaines déclarations». Pour Ouyahia, l'Algérie a un statut à préserver, d'où son choix de ne pas répondre à des propos complètement «déplacés» et «dénués de tout sens» tenus en Egypte. «La grandeur et la valeur du peuple algérien ainsi que l'ingéniosité et la sagesse des autorités algériennes, à leur tête le président de la République, ont été à l'origine de la réserve observée devant ces déclarations», a-t-il encore indiqué précisant que cette dernière «n'était motivée par aucun embarras ni autre calcul». De son côté, Abdelaker Bensalah, président du Sénat et deuxième personnalité politique du pays, a remis les pendules à l'heure. Sur les excuses exigées par le pays des Pharaons pour normaliser les relations bilatérales avec l'Algérie, M.Bensalah a soutenu: «Comme tout le monde le sait, l'Algérie n'emprunte que la voie qu'elle s'est elle-même choisie». Et d'ajouter: «(...) Le peuple algérien vaillant ne s'est jamais incliné devant personne à travers sa longue histoire et il ne s'inclinera jamais.»