Alors que les médecins poursuivent leur grève ouverte, les enseignants menacent de les rejoindre. Réclamant notamment un régime indemnitaire approprié, un statut particulier dans la norme et un salaire décent, les protestataires des deux camps se sont lancés dans la bataille afin de recouvrer leurs droits. Contacté à ce sujet, Nouar Larbi, le coordinateur national de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), a déclaré que «le spectre de la grève plane toujours sur le secteur. A ce jour, nous attendons le travail d'une commission ad hoc entre le ministère de l'Education nationale, des Finances ainsi que la direction générale de la Fonction publique pour discuter du régime indemnitaire». Notre interlocuteur déplore l'absence de syndicat au sein de cette commission. «C'est ce qui met en doute la crédibilité des travaux de cette dernière, à moins que les résultats répondent aux attentes des enseignants. C'est-à-dire, élaborer un bon régime indemnitaire qui réponde aux revendications des syndicats», poursuit-il. Et d'enchaîner: «Nous avons donné suffisamment de temps au gouvernement pour répondre à nos revendications. Aussi, il a été décidé de tenir des assemblées générales et des conseils au niveau de tous les lycées à travers les wilayas, le 28 janvier prochain. L'objectif est de discuter d'un probable débrayage si les résultats des travaux de cette commission ne répondent pas aux aspirations des enseignants.» De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet dénonce l'exclusion du partenaire social dans l'élaboration des décisions. Contacté, le Dr Mérabet a fait savoir que le Snpsp a reçu hier matin une correspondance émanant de la direction des ressources humaines au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, portant sur la révision du régime indemnitaire des corps de la santé. «Mais on n'a rien compris?! Cela prouve que la tutelle refuse toujours de nous associer dans l'élaboration du projet du régime indemnitaire du praticien de la santé. Pis encore, elle a installé un groupe de travail depuis le 11 octobre 2009 afin d'élaborer les régimes indemnitaires de tous les corps de la santé.» Selon l'interlocuteur, «cette mesure va contre l'instruction du Premier ministre Ahmed Ouyahia, du 22 juillet 2009, stipulant clairement que les projets de régime indemnitaire doivent faire l'objet de négociations avec le partenaire social». En faisant une rétrospective des événements, l'on remarque que la situation est marquée, depuis quelques années, par une lutte sociale des travailleurs de la Fonction publique pour la défense du pouvoir d'achat, le refus de la nouvelle grille des salaires, l'exigence d'une revalorisation du point indiciaire et la défense des libertés syndicales. Devant le refus des pouvoirs publics d'ouvrir des négociations et un dialogue social avec les syndicats représentatifs autour de la plate-forme de revendications commune des fonctionnaires, un mouvement social encadré par les syndicats autonomes a été enclenché et il sera reconductible jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.