Les résultats positifs incitent les responsables à penser à une cinquième chaîne de fabrication. Des dires ainsi que des conversations faisant état de l'éventualité d'une compression de quelque 2 000 travailleurs exerçant au sein de l'Enie (l'Entreprise nationale des industries électroniques) de Sidi Bel Abbes, se sont répandus telle une traînée de poudre à travers la ville. Afin de faire la lumière sur les bruits qui courent et d'en savoir un peu plus, nous avons pris attache avec le P-DG de l'Enie qui a déclaré à L'Expression: «Tout ceci est absurde et insensé, il n'a jamais été question d'un quelconque projet de licenciement des travailleurs de l'entreprise. Par conséquent, je démens catégoriquement ces dires et considère que leurs auteurs veulent semer le trouble au sein des travailleurs et entacher l'image de marque de ce fleuron de l'industrie de l'électronique, qui connaît, ces dernières années, une avancée extraordinaire, grâce aux efforts déployés, ce qui s'est traduit par l'augmentation de la production et l'amélioration de la productivité d'une série de nouveaux produits mis sur le marché national, et ce, en dépit de la concurrence», et d'ajouter: «Le volet social n'est pas à l'ordre du jour.» Le premier responsable de l'Enie nous indique que l'entreprise a préservé les 3700 travailleurs, toutes spécialités confondues, qui perçoivent leurs salaires dans les délais. De plus, la valeur ajoutée créée par l'activité de l'entreprise est absorbée à 75 % par la masse salariale, notamment les problèmes socioprofessionnels du collectif des travailleurs pris en charge, grâce à une convention. Il faudrait rappeler que les choses commencèrent à changer dans le sens de la rentabilité et de la croissance en 1998 avec l'arrivée d'un jeune P-DG et de son staff à la tête de cette entreprise unique en Afrique du Nord. La démarche entreprise s'est traduite par l'assainissement de plusieurs ateliers qui n'ont pas reçu de solution à l'époque. A l'exemple de l'atelier de fabrication des composants qui a fait l'objet de réouverture. Notons que cet atelier fabrique les transformateurs, les bobines, les condensateurs électriques, les coffrets, les caches arrière...à l'arrêt depuis 1990. L'intégration de ces éléments constitutifs chimiques s'est faite à hauteur de 30 %, ces pièces étaient auparavant importées par le pays à coups de millions de dollars. Grâce à cette louable initiative, l'Enie permettra à l'Algérie de faire des économies en devises. Toujours, selon notre interlocuteur, l'approche fondamentale de s'allier avec LG, le géant de renommée internationale, nous a transmis une meilleure technologie et à des coûts moindres jusqu'à hauteur de 50 % depuis l'année 1996 défiant toute concurrence. Une nouvelle stratégie de marketing mise en exergue par la direction générale de l'Enie, qui commence à porter ses fruits sur le marché national, avec pas moins de six produits audiovisuels, stéréo hifi, magnétoscopes, DVD; et depuis l'année dernière, le lancement de la télé couleur 55 cm et 75 cm (Flatron) avec des innovations aux écrans plats et bombés avec des options telles que le baffle en face avant, zoom et qualité de l'image et du son stéréo. Toutes ces merveilles ont été vendues dans les 48 wilayas de l'Algérie. Preuve est ainsi faite que le label Enie, si cher à l'Algérie, reste très prisé par les ménages algériens, malgré la féroce concurrence exercée par l'industrie électronique outre-mer. A titre indicatif, au cours de l'année 2000, l'entreprise a vendu 160.000 téléviseurs couleurs toutes dimensions confondues. Pour 2001, le nombre des ventes a atteint 25 5000 et pour 2002 un chiffre record de 260.000 télés, d'où la nette croissance, presque le double par rapport à l'année 2000. En outre, ce bond en avant a incité les responsables de l'entreprise à lancer, ces derniers mois avec son principal partenaire-fournisseur LG, de nouveaux produits de haute technologie, plus performants et esthétiques. Il s'agit de télévisions couleur 75 cm, 55 cm et 37 cm. Le super-turbo défie toute concurrence à raison de 1000 télévisions vendues journellement. L'on apprend également qu'avec ses 4 chaînes de montage, l'Enie n'arrive plus à satisfaire la demande, toujours croissante et, par conséquent, le stock est «0», fait-on, remarquer. Ces résultats probants vont, il n'y a pas de doute, inciter les responsables de l'Enie à penser à une cinquième chaîne de fabrication. Notons que l'Enie mérite d'être inscrite au tableau d'honneur de la wilaya et d'être encouragée.