Pathétique le spectacle de la voisine malienne, Oumou Sangaré, la vedette qui a inauguré lundi soir à la place du 1er Novembre de Tam, les soirées lyriques du festival international des arts de l'Ahaggar. Parfait. La musique " Yalla " de cette diva de l'Afrique a eu son vrai sens : libérer les gens. Un monde fou, pour la plupart des jeunes hommes n'ont pas voulu qu'elle parte, qu'elle quitte la scène ! Elle est revenue pour eux, se soumettant à leur demande en exécutant une dernière chanson, initiant les gens à travailler. Tenue traditionnelle blanche, les cheveux en brousaille, Oumou Sangaré était accompagnée de son sensationnel griot. Omar Diabalé à la percussion. Un vrai " diable " de cet instrument qu'il faisait interminablement, " mugir " de ses mains, de ses yeux, de tout son corps. Le public était en folie. Il voulait sauter par-delà de la balustrade, les cordons de sécurité, parce que la voix de Sangaré, les instruments (guitare, basse, , guembi, le wassoulou…), les libéraient de tout. Comme la chanteuse est connue pour ses engagements didactiques à l'adresse de toutes les populations du monde, alors elle s'arrête pour parler un peu. " J'ai voyagé pourtant dans le monde, l'Afrique n'est pas pauvre, c'est dans les pays riches que j'ai rencontré le plus de gens tristes " dira-t-elle entre deux chansons, derrière la percussion très expressive de son griot. " Voici le wassoulou " montrait-elle du doigt, un instrument à corde plus jeune que l'Imzad. " Ce sont les jeunes chômeurs de chez moi qui l'ont inventé ", clamait-elle fièrement. Partie après deux heures de spectacle délirant, Oumou Sangaré a laissé place à un chanteur local, Abdelah Mesbahi qui était venu avec sa troupe, claironnant du pur gnaoui. Difficile était cette prestation après l'extraordinaire passage de la vedette du festival. La plupart des festivaliers étaient partis faire un tour en ville à ce moment là, les jeunes étaient restés. C'était pas les mêmes rythmes mais le public dansait à la moindre vibration festive. A minuit pile, extinction des feux de la scène après le passage d'un autre groupe, venu toujours du voisinage, le Niger. Lambilanfa est détonnant avec sa formation, tout habillé en costume couleur de terre. Ils étaient tous maquillés en aborigènes des pays anciens et ça donnait au concert un aspect théâtral authentique. Avec ces trois spectacles qui ont déchaîné la foule, parions que le tout Tam viendra les jours à venir encore plus demandeur. De notre envoyée spéciale