Tout en faisant l'éloge du Président de la République, il fustige le président de l'Assemblée populaire nationale. Après les pro-Bouteflika qui ont décidé de reprendre les rênes du FLN, après la motion de retrait de confiance au président de l'APN, c'est au tour du président du MSP de monter au créneau pour fustiger l'actuel locataire de l'institution législative. Invité de l'émission «Tahaoulat» (mutations) de la Chaîne I, questionné au sujet de la dernière sortie de Karim Younès, le nouveau président du MSP a déclaré «le parlement doit rester loin de toute querelle partisane». Concernant la propagande qui circule ces derniers temps quant à l'éventuelle dissolution de la 2e chambre et au rôle du parlement dans la vie législative, Aboudjerra Soltani est resté évasif tout en rappelant que son parti demeure favorable au principe de «la stabilité des institutions» avant de préciser que «le parlement se doit d'être au service de l'Algérie unie». Cette sortie médiatique vient confirmer que le MSP est partie prenante du complot ourdi contre Karim Younès et initié par les députés frondeurs du FLN. Pour rappel, Karim Younès s'est attiré les foudres des autres députés à la suite de son intervention lors de l'ouverture de la session d'automne de l'APN en axant son intervention sur l'utilisation des institutions de l'Etat pour confisquer «la volonté populaire» ayant mis en avant le parti qui détient aujourd'hui la majorité parlementaire. Pour Karim Younès «l'Assemblée populaire nationale vivra au rythme de la société qui lui a donné naissance; elle congratulera lorsqu'il le faudra, cela est son devoir; elle critiquera quand ce sera nécessaire, cela est son droit; elle rejettera, amendera ou approuvera les textes qui lui seront soumis, cela aussi relève de ses prérogatives.» Une déclaration qui avait fait réagir Miloud Chorfi, porte-parole du RND qui avait considéré ces propos d'inconvenants de la part du premier responsable de la chambre basse du parlement et qui outrepassent le cadre institutionnel tant ils sont jugés partisans. Concernant la situation qui prévaut au sein du FLN, le président du MSP s'est même permis de donner des leçons aux militants du parti majoritaire au Parlement en appelant les dirigeants et les militants du parti à se placer «au dessus de tout cela» car, a-t-il dit, le FLN «a libéré le pays, il est une fierté pour l'Algérie et un des acteurs qui contribuent au retour de la stabilité». Comme quoi un coup d'oeil n'est jamais de trop. D'ailleurs le même coup d'oeil est lancé du côté du pouvoir. Au sujet de la loi sur la concorde civile, Aboudjerra Soltani n'a pas hésité à déclarer que celle-ci a «donné des résultats bénéfiques» pour le pays et appelé à «la concrétisation, dans un premier temps, d'une réconciliation intellectuelle pour aboutir enfin à une réconciliation nationale». D'ailleurs pour Soltani, il faut laisser du temps au Président car «il a travaillé dans des circonstances particulières qui doivent être prises en compte à chaque fois que l'on voudra faire le bilan de ce mandat» tout en soulignant la nécessité d'intensifier les efforts pour «réaliser la concorde civile, impulser le processus de développement et accélérer le programme de relance économique». En outre le nouveau président du MSP est revenu sur les sujets d'actualité comme le dialogue entre le gouvernement et les archs, la neutralité de l'armée lors du scrutin présidentiel et les libertés de la presse.