Le procès de 15 accusés de dilapidation de deniers publics estimés à 572.251.748 DA à travers le piratage de lignes téléphoniques, s'est ouvert jeudi au tribunal criminel près la cour d'Alger. Les mis en cause, de nationalités algérienne et palestinienne sont poursuivis pour utilisation à des fins personnelles et au profit de tiers de deniers publics, corruption, utilisation d'un réseau public de télécommunications sans autorisation et détournement de lignes téléphoniques. Les faits de cette affaire, qui remonte à 2001, selon l'arrêt de renvoi, concernent le détournement illicite de lignes téléphoniques par un réseau spécialisé avec la complicité de plusieurs employés de bureaux de poste à Alger qui sont en charge de l'installation et de la maintenance des téléphones. Les membres de ce réseau qui sont propriétaires de locaux de services téléphoniques, proposent aux clients des communications téléphoniques internationales à des bas prix (25 DA/minute) en utilisant des lignes téléphoniques d'entreprises publiques ou privées, de particuliers ou d'ambassades. Se rendant compte que leurs lignes téléphoniques faisaient l'objet de piratage du fait de factures faramineuses, des entreprises ont porté plainte et les services de sécurité ont pu mettre la main sur les membres de ce réseau suite à une enquête. A l'heure où nous mettons sous presse, le procès se poursuit toujours. Par ailleurs, les peines infligées en première instance, le 21 octobre dernier par le tribunal de Sétif, à l'encontre des ex-cadres supérieurs d'Algérie Télécom, ont été confirmées en appel, mercredi, par la cour de cette ville. Slimane Kheireddine, Mouloud Djaziri, ex-directeurs généraux de cette entreprise, et Boualem Adjfane, ancien responsable financier, ont été ainsi condamnés, respectivement, à 5, 3 et 2 années d'emprisonnement et au versement d'une amende fixée à un million de DA. Les trois cadres qui comparaissaient en appel en compagnie de cinq autres personnes impliquées dans la même affaire, avaient à répondre de plusieurs chefs d'accusation parmi lesquels la dilapidation de deniers publics, le trafic d'influence, l'usage abusif de fonction et faux et usage de faux en écritures bancaires. L'affaire avait pris naissance à la suite d'une plainte déposée par la banque Natixis pour fourniture de faux documents par une société sétifienne de fabrication de câbles téléphoniques (Sofafe), qui venait de remporter un marché de 13,8 milliards de DA portant sur la fourniture de câbles à Algérie Télécom. Sofafe a perçu de la banque Natixis un montant de 200 millions de DA au titre d'une prestation non exécutée, correspondant au préjudice causé.