La Grande-Bretagne considère l'Algérie parmi les pays leaders en matière de lutte antiterroriste et bénéficie de son expérience. L'Algérie n'est pas un pays exportateur de terroristes et aucun argument ne justifie son inscription dans la liste des pays à risque. C'est ainsi que Londres désavoue Paris et Washington qui ont inscrit l'Algérie dans la liste des «pays à risque». «A présent on ne trouve pas de raison d'inclure l'Algérie dans la liste noire des pays à risque», a confié une source du Foreign Office (ministère britannique des Affaires étrangères) au journal londonien al-Quds al-Arabi. Les fameuses listes noires arrêtées par la France, suivie par les Etats-Unis, où figure l'Algérie, ont suscité une forte indignation de la part des autorités algériennes. La ferme réaction de celles-ci a poussé Washington et Paris à dépêcher des émissaires à Alger pour expliquer leur décision et surtout tenter de «tranquilliser» Alger. Alger cependant, n'en démord pas et exige la suppression pure et simple du nom de l'Algérie de cette infamante «liste noire». La même source dévoile que Londres, toutefois, semble suivre le mouvement en positionnant, à son tour, quelques pays dans la liste des «pays risque», précisant, par ailleurs, que cette liste est actualisée selon l'évaluation de la situation sécuritaire et les menaces existantes de par le monde. En ce qui concerne l'Algérie, Londres confirme qu'il n'y avait aucune justification à l'inclure dans sa liste noire. Ce n'est pas tout. Le Foreign Office classe l'Algérie, selon le journal arabophone londonien, parmi les pays leaders en matière de lutte antiterroriste. Ne s'arrêtant pas là, la Grande-Bretagne reconnaît que l'Algérie a mené toute seule sa bataille contre le terrorisme durant les années 90. Londres vient, ainsi, d'exprimer toute sa reconnaissance envers l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme. «L'Algérie possède une grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme, et la Grande-Bretagne a beaucoup bénéficié de cette expérience dans le cadre de la coopération sécuritaire entre les deux pays», rapporte la même source. Les autorités britanniques se sont, par ailleurs, dites préoccupées par la situation sécuritaire au Sahel qui connaît une activité terroriste très dense. Cette préoccupation s'explique par les nombreux kidnappings signalés dans cette région dont des ressortissants européens sont 2 victimes. D'autre part, la Grande-Bretagne réitère son soutien à la motion déposée par l'Algérie auprès du Conseil de sécurité, interdisant le paiement de rançon pour la libération d'otages. Londres est le seul pays qui ait affiché une position ferme et claire contre le paiement de rançons. D'ailleurs, le seul ressortissant européen exécuté par Al Qaîda est de nationalité britannique, ce pays s'étant opposé au paiement de la rançon. Londres explique que même si sa position sur cette question lui fait subir des pressions de la part de l'opinion publique, elle continue à rejeter le chantage des ravisseurs et refuse de contribuer au financement des terroristes. «Le paiement de rançons est une manière de financer le terrorisme d'une part et d'encourager d'autre part les rapts», a écrit le tabloïd londonien. Tout en refusant de commenter les décisions de Paris et Washington, estimant que chaque pays est libre d'instaurer ses propres mesures de sécurité, la même source a tenu toutefois à préciser que la situation sécuritaire en Algérie s'est beaucoup améliorée. Afin d'intensifier la coopération algéro-britannique, une visite en Algérie du porte-parole du Foreign Office chargé des pays arabes, a été annoncée par la même source.Des rencontres avec les hauts responsables algériens sont au programme de cette visite, indique-t-on encore de même source.