Plusieurs centaines d'employés du secteur «pneu» sont au chômage. Vingt-six unités de petites et moyennes entreprises spécialisées dans le rechapage des pneus risquent de mettre la clef sous le paillasson pour anarchie dans le secteur. La mafia, qui a réussi à contourner toutes les lois du pays, s'est finalement imposée. Par manque d'organisation de la corporation des «pneumatiques», la mafia a détecté la faille et l'a convenablement exploitée en usant de registre du commerce pour l'importation de cette marchandise. La concurrence est tellement déloyale que ces PME/PMI, financées en grande partie par l'Etat, n'arrivent plus à suivre le rythme imposé par le marché parallèle. Les encouragements initiaux de l'Etat pour la création de ces unités n'étaient qu'un leurre pour tous ceux qui croyaient que cette industrie devait connaître un essor et un avenir favorable. Déjà, plusieurs centaines d'employés du secteur «pneu» sont au chômage, selon les dires d'un investisseur installé à Drean, wilaya d'El-Tarf. A ce rythme, les objectifs fixés par l'Etat pour la résorption du chômage dans cette localité ainsi que la réduction de la facture d'importation de pneumatique ne seront jamais atteints tant qu'il existera ces obstacles du marché parallèle qui ne profite qu'à cette mafia. Pourtant dans les pays occidentaux qui disposent d'un parc roulant dix fois supérieur au nôtre, on utilise couramment cette technique de rechapage de pneus. Il est à signaler également que ce procédé est l'une des seules activités industrielles pour laquelle il existe des normes onusiennes. En Algérie, les importateurs rapatrient des pneus usagés de France pour un euro symbolique et, les revendent à environ 2000 DA/unité. D'après les statistiques officielles, chez nous, la route tue presque autant que les routes françaises qui disposent d'un réseau routier vingt fois plus important. En France, on roule avec des pneus rechapés à hauteur de 60%, chez nous, actuellement, le secteur du rechapage du pneumatique a cédé sous le poids du dysfonctionnement. L'investissement, quelque vingt-six PME/PMI, est simplement à l'arrêt. La concurrence déloyale, conjuguée aux goulots d'étranglement de tout bord, a eu raison d'une activité pourtant prometteuse. Avec une politique rigoureuse, l'industrie du rechapage aurait pu engendrer plus de dix millions de dollars à l'économie nationale. Avec l'entrée en lice du géant du pneumatique Michelin, la donne va certainement changer, même côté environnement.