La justice s'est déjà prononcée sur l'illégalité de la grève des praticiens en fin de mois de janvier dernier. Le ministre de la Santé, Saïd Barkat, est sorti de sa réserve et passe à l'offensive dans le dossier de la grève des patriciens de la santé. Pour mettre en exergue les retombées de cette grève, le ministre a souligné qu'«il y a 13.000 cas de cancéreux dans l'instance». «Nous allons appliquer la loi car ça n'est pas constitutionnel», réitère-t-il encore avant de brandir la menace de recourir à la justice. Tout semble dire, en effet, que Saïd Barkat, a été inspiré par son collègue de l'Education nationale. Le ministre de la Santé menace de recourir à la justice voire au référé, contre les praticiens de la santé publique. «Le dialogue serein ou la justice!», a déclaré hier M.Barkat en marge de l'inauguration du premier Salon international du générique tenu au niveau de la Safex aux Pins maritimes à Alger. «Il faut discuter», a-t-il insisté rappelant que «la justice s'est déjà prononcée sur l'illégalité de la grève des praticiens en fin de mois de janvier dernier». Pis encore, le même responsable a suggéré que l'action des praticiens est sous-tendue par une arrière-pensée politique. «Nous ne marchons pas avec ceux qui veulent politiser la grève des praticiens», a déclaré encore le ministre. Et d'ajouter: «Il y a ceux qui attisent le feu et gonflent les chiffres» en faisant allusion aux organes de la presse nationale. Au yeux du ministre, «il y a de la surenchère du moment que la revendication des généralistes relative à la classification est non seulement infondée mais rejetée également par la Fonction publique». Ceci dit, les déclarations du ministre tranchent catégoriquement avec celles des praticiens. Si ces derniers soutiennent que le canevas établi par la Fonction publique est verrouillé par des plafonnements, des balises rendant toute négociation impossible, le Dr Barkat n'a cessé, hier, de convier ses collègues aux réunions de conciliation et de négociation. Interpellé sur la question des lobbies qui soufflent le chaud et le froid dans le secteur du médicament, M.Barkat rétorquera ceci: «Je ne les désigne pas ainsi mais disons qu'il y a des Algériens partisans du gain facile. Lesquels tentent vaille que vaille de mettre les bâtons dans les roues aux efforts de fabrication du générique.» Par ailleurs, une contradiction de taille en matière de promotion des génériques a été soulevée hier par le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine, Belambri Messaoud. «Accorder la même marge bénéficiaire aux princeps et aux médicaments génériques va à l'encontre des génériques et par ricochet contre la fabrication locale». Cet état des lieux, favorable à l'importation de la molécule mère est institué par le décret sur la marge bénéficiaire datant de 1998 explique-t-on. Néanmoins, «la solution à ce véritable obstacle sera trouvée incessamment» a indiqué le ministre sans donner aucune échéance. «Le problème relatif à l'enregistrement des médicaments ou l'autorisation de mise sur le marché du médicaments produit au niveau local est un autre obstacle qui se dresse devant la promotion du générique» témoignent plusieurs exposants.