L'intersyndicale lance un appel urgent au président de la République pour qu'il mette fin à la crise. La grève des praticiens de la santé publique continue. L'intersyndicale se réunira cette semaine pour décider des actions à mener. «Nous allons tenir une séance de travail pour évaluer la situation et prendre les résolutions adéquates.» C'est ce qu'a déclaré le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) lors d'une conférence de presse animée à Alger à laquelle a assisté le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialiste de la santé publique (Snpssp). Les dates des rassemblements seront communiquées ultérieurement, a précisé le Dr Merabet. A propos des démarches initiées au niveau de la Présidence de la République pour la prise en charge des revendications, le Dr Mohamed Yousfi avoue n'avoir reçu aucune réponse. Il interpelle le président de la République pour mettre fin à cette crise. Le ministère de la Santé n'est pas épargné. «Les représentants du ministère reconnaissent la légitimité de nos revendications, mais le ministre Saïd Barkat les qualifie d'irréalistes», a relevé le Dr Yousfi. Le Dr Mérabet a présenté un procès-verbal de la séance tenue mercredi dernier dans lequel il est mentionné que les représentants du ministère reconnaissent que les revendications sont légitimes. Il s'agit du statut particulier, du régime indemnitaire, du droit à la cessibilité du logement de fonction et de l'aménagement du week-end. Les représentants du ministère «nous ont invités à reprendre le travail tout en nous promettant de prendre en charge nos doléances sans donner aucune garantie», a déploré le président du Snpsp. Lors des réunions de conciliation, les représentants du ministère ont indiqué que le statut particulier est perfectible, mais M.Barkat déclare qu'il doit être appliqué dans sa mouture actuelle, a noté le Dr Merabet. A ce sujet, le Dr Yousfi a jeté un véritable pavé dans la mare. «Jeudi dernier, les représentants de la Fonction publique nous ont déclaré qu'ils ont adopté le statut qui leur semblait le mieux indiqué pour l'exercice de notre fonction», a-t-il dénoncé. Sur ce plan, le conférencier a déclaré que les commissions ad hoc décident de la carrière des praticiens sans que ces derniers soient associés à leurs travaux. Ainsi, il a rappelé des faits récents. Le 11 octobre 2009, un groupe de travail a été désigné au niveau du ministère. Les syndicats n'ont été informés des conclusions de ce groupe qu'ultérieurement. Un autre fait: le 6 février dernier, l'Intersyndicale a été conviée à participer à l'installation d'une commission au ministère. Seulement, les représentants des praticiens étaient déjà en grève. «Dans ce cas, nous avions déclaré que le dialogue avec la tutelle ne pouvait être repris que par le biais de réunion de conciliation», a rappelé le Dr Yousfi. Sur le dossier du logement, les deux intervenants ont lu les conclusions des PV en leur possession. Le plus frappant est qu'elles convergent vers le même point. Selon ce document, le ministre de la Santé a saisi son homologue de l'habitat pour la prise en charge de cette question. «Au ministère, on nous a assurés que ce point faisait partie des obligations que la tutelle doit satisfaire pour remplir la carte sanitaire», a signalé le représentant du Snpssp. Pour sa part, le Dr Merabet s'en est pris aux déclarations faites à ce sujet par Saïd Barkat. «Dire que nous voulons accaparer des logements rattachés à l'hôpital est une déclaration très dangereuse», a-t-il fait remarquer. Il a situé les propos du ministre dans le contexte social actuel. Lequel contexte est caractérisé par les émeutes du logement. «Le ministre veut jouer sur cette corde sensible pour retourner l'opinion contre nous», a révélé le Dr Merabet. La contestation des praticiens de la santé publique est loin de connaître son épilogue.