L'émissaire américain, qui a rencontré hier M.Abbas au domicile de l'ambassadeur de Palestine à Amman, poursuivra «dans les prochains jours» ses discussions avec les responsables des deux parties. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a appelé hier à Amman Israéliens et Palestiniens à la «retenue» après les violences dans les territoires palestiniens et à Jérusalem-Est occupée, afin de permettre la tenue de pourparlers indirects. «Au nom des Etats-Unis et du président (Barack) Obama, j'appelle toutes les parties à la retenue, il est nécessaire d'avoir une période de calme et de tranquillité au cours de laquelle nous pouvons tous aller de l'avant dans l'effort dans lequel nous sommes engagés», a déclaré M.Mitchell, au terme d'un entretien d'une heure avec le président palestinien Mahmoud Abbas. L'émissaire américain, qui a rencontré M.Abbas au domicile de l'ambassadeur de Palestine à Amman, a affirmé qu'il poursuivrait «dans les prochains jours» ses discussions avec les responsables israéliens et palestiniens afin d'établir «les conditions qui permettront de lancer les pourparlers indirects et d'avancer vers la paix et la prospérité pour tous». Il a relevé que le président palestinien «a exprimé ses inquiétudes face aux évènements récents, y compris à Naplouse» où quatre Palestiniens sont morts en 24 heures. L'Autorité palestinienne a accusé dimanche Israël de répondre aux efforts diplomatiques par «l'assassinat» de Palestiniens, et d'entraver la reprise du dialogue par sa politique de colonisation à Jérusalem-Est occupée. Devant l'impossibilité de négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les Etats-Unis ont obtenu des deux parties de participer à des pourparlers indirects, que doit mener M.Mitchell. Le début de ces négociations a été différé après le feu vert donné le 9 mars par l'Etat hébreu à la construction de 1600 nouveaux logements à Jérusalem-Est occupée. Depuis cette annonce, de fréquents accrochages ont lieu entre manifestants palestiniens et forces d'occupation israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupées, lors de protestations contre la colonisation juive. M.Mitchell a souligné avoir discuté avec M.Abbas de «notre souhait commun d'entamer au plus tôt des pourparlers indirects». Il a espéré que les négociations indirectes «mènent vers un accord qui lancera le processus d'une paix globale au Moyen-Orient qui permettra (l'établissement) de deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte». Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré que «l'heure est aux décisions. L'intervention d'une tierce partie pour rapprocher les points de vue dans les négociations est un mécanisme adéquat». Soulignant que les Palestiniens et les pays arabes ont approuvé les pourparlers indirects, ils rejettent sur Israël «la responsabilité du blocage des négociations par sa politique de colonisation à Jérusalem et de provocation». Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle». Les Palestiniens, qui réclament un gel complet de la colonisation, veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat.