Aucune décision n'a été prise jusqu'à présent alors qu'une nouvelle audition est prévue le 15 avril prochain pour les deux équipes. Etrange que tout cela... Jamais un cas traité par la Fédération internationale de football (FIFA) n'a pris un temps aussi long pour connaître les décisions de l'instance internationale du football au même titre que celui du caillassage du bus de l'Equipe nationale, le 12 novembre dernier, 48 heures avant le match Egypte-Algérie, pour le compte des éliminatoires jumelées CAN-CM 2010. L'enjeu de ce match était tout simplement le dernier ticket de la zone Afrique pour ce Mondial prévu du 11 juin au 11 juillet prochain en Afrique du Sud. Ce jour-là, le bus transportant les joueurs de la sélection algérienne avait été attaqué à coups de pierre peu après leur arrivée au Caire, entre l'aéroport et l'hôtel de séjour. Trois joueurs algériens, Khaled Lemmouchia, Rafik Halliche et Rafik Saïfi avaient été blessés suite à cette agression. Lors de la réunion de la commission de discipline de la FIFA, au mois de décembre dernier en Afrique du Sud, aucune décision n'a été prise et il fallait attendre encore pour connaître la suite à donner à ce cas. Et c'est alors que les Algériens pensent le plus normalement du monde que la FIFA temporise à la suite des pressions des Egyptiens. Mais, lesquelles? Tergiversations Il est évident que le fait qu'un membre de la Fédération égyptienne de football (FEF) soit membre du comité exécutif, cela incite à penser ainsi. Mais cela n'a jamais empêché l'instance internationale de prendre des décisions à l'encontre des pays qui comptent un membre en son sein. On évoque récemment, et l'information a fait le tour de l'Egypte, que cette pression est due au fait que des membres du comité exécutif de la FIFA auraient été pris en flagrant délit d'adultère lors du dernier Mondial U20 qui s'est déroulé en Egypte (sic). Les Pharaons ont, une fois de plus, démontré toute l'étendue de leur créativité de scénario aussi impensable qu'invraisemblable. C'est comme s'ils appliquaient cette fameuse phrase d'une personnalité politique et surtout militaire bien connue qui avait déclaré un jour: «Faites véhiculer des mensonges de plus en plus gros. Car, tant que le bobard est gros tant il est pris au sérieux.» La FIFA a décidé alors d'auditionner toutes les parties concernées le 10 mars dernier. Ainsi, les présidents des Fédérations algérienne et égyptienne de football ont été auditionnés par la commission de la FIFA au siège de l'instance internationale à Zurich. Cette première séance a été également consacrée à l'audition du commissaire au match et des officiers de sécurité de la FIFA. Qui dit première, veut dire qu'il va y avoir une seconde. Et c'est justement le cas. C'est ainsi qu'une autre audition est fixée pour le 15 avril prochain. Depuis, les Egyptiens multiplient leur haine et leurs spéculations au sujet de cette affaire, partant de la première déclaration du président de la FEF juste après le caillassage du bus: «Ce sont les Algériens qui ont caillassé le bus.» Puis, c'est une autre accusation après le match barrage disputé au Soudan et plus précisément à Omdourman le 18 novembre dernier. Les Egyptiens déclarent que les Algériens ont agressé les supporters égyptiens. Puis, ce furent des accusations gratuites à l'encontre du président de la Fédération algérienne de football, M.Mohamed Raouraoua qui a été traité par les Egyptiens (responsables, journalistes et même acteurs de cinéma) de tous les noms. Et la dernière trouvaille n'est autre que cette fameuse déclaration de Mahmoud Al Chami, membre du conseil administratif de la Fédération égyptienne qui a annoncé que le président de la Fédération algérienne de football, M.Raouraoua, n'a pas déposé plainte contre l'Egypte au niveau de la FIFA. Ce que dément le président de l'instance fédérale algérienne avant que ce même Al Chami ne change de discours précisant: «Mes propos ont été mal interprétés. J'ai simplement déclaré que Raouraoua n'a pas déposé plainte contre l'Egypte au niveau de la FIFA puisqu'il n'avait pas besoin de le faire. Il l'a fait au commissaire au match tout en menaçant de se retirer.» Al Chami précise, en outre, que son pays avait déposé, quant à lui, une plainte à la FIFA après le match barrage d'Omdourman. De quoi l'instance de Blatter a-t-elle peur? Et c'est là où une mise au point est indiquée: l'Algérie a déposé plainte en évoquant le cas du caillassage du bus et il fallait que la FIFA se décide sur ce cas et ne pas mélanger les deux. La logique indique qu'il faut traiter les choses par leur objet. Or, les objets et sujets invoqués par les deux parties ne sont pas les mêmes. Le premier cas du caillassage du bus est gravissime, d'autant qu'il y a écoulement de sang des «acteurs» eux-mêmes. C'est-à-dire, les joueurs. Or, le second ne concerne que des spéculations des responsables égyptiens afin d'orienter les débats vers un autre champ de vision qui, apparemment, a bien eu son effet. Puisque la décision de la FIFA tarde toujours à venir et il faudrait aussi attendre la seconde audition. Comme si la première était spécifique au premier cas et la seconde le serait pour le second. Ce qui n'est vraiment pas du tout logique. Il faut donc bien faire la part des choses. D'ailleurs, plusieurs cas graves ont été traités par cette même commission de la FIFA et des décisions n'ont pas dépassé les trois mois pour être appliquées. Pourquoi pas ce cas entre l'Algérie et l'Egypte? Plusieurs tentatives ont été essayées par différentes parties extérieures pour réconcilier les responsables des deux pays, en vain. Il est important de conclure par cette déclaration lourde de sens que le journaliste Mohamed Chebana avait faite lors de son émission «Kora Online sur Modern Sport»: «Notre fédération est en train de jouer la carte des sentiments afin de calmer le jeu avec Raouraoua. Samir Zaher a présenté des excuses à Mohamed Raouraoua, mais ce dernier les a refusées et a exigé des excuses officielles pour l'Algérie.» Enfin, une question pertinente s'impose: «De quoi la FIFA a-t-elle peur du moment que tout est clair et que seule l'Algérie est victime dans cette histoire?»