Ce syndicat semble «guetter» les résultats de la bipartite et attendre les promesses du ministre. Les délégués du Conseil national des enseignants du supérieur ont reconduit leur grève au 7 septembre prochain. Cependant, il est fort probable que cette dernière soit suspendue juste après cette date. Selon le coordinateur national de ce syndicat autonome, Abdelghani Kouani contacté, hier, par nos soins «les enseignants vont se prononcer sur le maintien ou la suspension de cette grève après la journée du 7 septembre». Pour M.Khouas, si les mesures prises par la tutelle ont été jugées insuffisantes par les délégués du Conseil national qui «ont placé la barre trop haut», il n'en demeure pas moins que des acquis considérables ont été enregistrés. Une déclaration du Cnes adressée, hier, à notre rédaction, précise, en effet, que plusieurs points de la plate-forme de revendications ont été «évoqués verbalement et ont été retenus par le ministre». Il s'agit, entre autres, du recrutement de tous les titulaires de magistère et doctorat candidats à l'enseignement supérieur avec affectation centralisée du ministère, l'engagement de certains walis auprès du MERS pour l'affectation de quota de logements aux enseignants universitaires et l'engagement du ministre de l'Habitat à réserver des quotas de logements dans le cadre de la location-vente et du logement participatif et, enfin, la revalorisation de l'allocation devise pour les stages de formation des enseignants. Les mêmes points ont été confirmés par un communiqué transmis par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Le conseil national, tout en prenant acte de la disponibilité et de la volonté affichées par le ministre, a créé un climat de confiance avec le Cnes et les enseignants, rappelle que la situation conflictuelle et de crise actuelle de l'université exige des mesures concrètes et urgentes», écrit le Cnes dans sa déclaration. Cette satisfaction laisse entrevoir une lueur de dénouement de ce conflit qui dure depuis 10 ans. L'éventualité est d'autant plus renforcée, surtout que la bipartite prévue pour hier, a été reportée au 8 septembre prochain. La Centrale syndicale se penchera, entre autres, sur le dossier de la revalorisation des salaires de la Fonction publique. Une revendication chère au Cnes et que la tutelle maintient en suspens au même titre que le statut de l'enseignant. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique réserve-t-il, l'exclusivité de ce dossier à l'Ugta et, de ce fait, dire couper l'herbe sous les pieds des autres syndicats autonomes comme le Cnes et le Snapap? «Le Cnes dénonce le fait que l'Exécutif gouvernemental continue de tourner le dos au pluralisme syndical (...)», est-il écrit dans la même déclaration du Cnes. Exprimant sa satisfaction à la suite de la rencontre du 1er septembre avec le Cnes, le MERS a réaffirmé, dans son communiqué, que «le dossier des salaires a atteint des avancées notables». Ce satisfecit laisse-t-il entendre que des mesures sérieuses, loin du bricolage, seraient prises? Il n'en est pas autrement, en tout cas, pour assurer la sérénité d'une rentrée sociale tributaire des tournures que prendront les négociations de la bipartite. En attendant, le Syndicat des enseignants maintient le suspense à propos de cette grève et semble «guetter» les résultats de la bipartite et attendre la concrétisation des «promesses du ministre».