Pas de recul des Américains. Les Algériens se rendant sur leur territoire seront sévèrement contrôlés. Selon un responsable américain, les mesures de sécurité visant à contrôler plus étroitement le trafic aérien à destination des Etats-Unis ne concernent pas que les seuls ressortissants de 14 pays, dont fait partie l'Algérie. Elles seront appliquées à tous les passagers se rendant sur le sol américain. La déclaration du responsable américain, ayant requis l'anonymat et cité par le site Tout sur l'Algérie, est claire. Les critères de contrôle ne seront pas basés sur la nationalité ou le passeport du voyageur. Ils seront basés sur des caractéristiques définies par les agences de renseignements, comme la description physique du voyageur, son nom ou la nature du voyage effectué. Ces mesures ne vont pas concerner les seuls ressortissants des 14 pays inscrits sur la liste noire américaine dont fait partie l'Algérie, a-t-il laissé entendre. Elles pourraient néanmoins toucher des Algériens ou des personnes d'origine algérienne détenteurs d'un passeport européen. Les voyageurs concernés par ces mesures seront soumis à partir de ce mois à une série de contrôles additionnels. Selon le haut responsable américain, elles toucheront tous les voyageurs arrivant aux Etats-Unis, quelle que soit leur provenance. Il a également laissé entendre que les ressortissants issus des 14 pays de la liste noire ne seront pas tous soumis à un contrôle sévère systématique. «Ce dispositif est conçu de façon à ce que nous n'arrêterons pas tout le monde en provenance d'un pays donné», a précisé le même responsable. Ainsi, les USA ne voudraient porter préjudice à un quelconque pays. Mais si le contrôle par le biais du scanner corporel est refusé par des passagers, leur refoulement n'est pas exclu. Le classement de l'Algérie dans la liste noire des pays à haut risque a provoqué de vives réactions. Le gouvernement avait du mal à admettre cette mesure. Il a convoqué le représentant diplomatique des Etats-Unis à Alger pour exprimer son objection à cette mesure. Une attitude qui a vite déclenché un défilé des hauts responsables du département américain à Alger. Il y a lieu de rappeler que la Maison-Blanche a mis le paquet en dépêchant trois responsables diplomatiques pour calmer les esprits. L'Algérie avait demandé le retrait du pays de la liste noire. Une demande qui n'est toujours pas acceptée par les USA. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a réagi à cette décision. Alger promet d'appliquer le principe de réciprocité. «Nous appliquerons la réciprocité», a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne du Parlement. Il est utile de souligner que, dans le cadre de la coopération antiterroriste, une trentaine de cadres des services douaniers ont bénéficié d'une formation en matière de gestion de contrôle des frontières, organisée récemment par des experts américains. Cette opération s'inscrit dans le cadre de l'exécution du programme d'assistance antiterroriste initié par le Bureau de sécurité relevant du département d'Etat américain.