Le contrôle des frontières algériennes intéresse les Américains car c'est un moyen de surveiller les activités des terroristes. L'Armée américaine continue de porter son attention sur la sécurité dans les pays du pourtour sud-méditerranéen. La dernière approche en date vis-à-vis de l'Algérie est celle parvenue des forces aériennes des Etats-Unis. Le général-major Ronald Ladnier, commandant des forces aériennes américaines en Afrique, dont le siège est basé à Ramstein en Allemagne, se trouvait avant-hier à Alger pour explorer les moyens de coopération entre les deux pays. La surveillance des frontières du sud de l'Algérie devait certainement figurer parmi les préoccupations des Américains. Même les forces de sécurité algériennes sont conscientes que cette bande frontalière avec les pays du Sahel continue de constituer un repaire pour les terroristes et des bases d'entraînement. C'est de là que peut être préparée l'exécution des actions visant non seulement les pays africains mais aussi les intérêts américains dans le reste du monde. Les Américains proposent alors rien de moins que la mise en place d'une stratégie commune dans la coopération militaire avec les forces aériennes algériennes. La déclaration est venue du général-major Ronald Ladnier. Ce dernier est depuis hier en visite et il a encore un jour pour finir de convaincre les responsables locaux de la pertinence de ses points de vue. Et il semble déterminé à ne pas repartir les mains vides. Il est convaincu que le travail doit commencer immédiatement par souci d'efficacité, selon ses propres termes. Les contours de cette stratégique seront discutés lors d'entretiens avec de hauts responsables des forces aériennes de l'Armée nationale populaire. Il n'admet pas de quiproquo sur un sujet aussi sensible que la sécurité. Le général-major veut absolument s'assurer qu'il est sur la même longueur d'onde que ses partenaires. Pour l'instant, ce qu'il a qualifié de plan d'engagement pour l'avenir est basé sur la coopération entre les forces militaires des deux pays dans le domaine de la formation, de l'échange de données techniques concernant les avions, et de l'intervention en cas de catastrophe naturelle et les secours. Il n'est pas exclu que ces contacts soient le prélude d'un démarchage plus agressif en vue d'équiper l'armée par des appareils américains. D'ailleurs, la visite du général-major n'est pas dénuée d'arrière-pensée diplomatique. Elle intervient après que les Etats-Unis ont placé l'Algérie sur une liste noire imposant des contrôles accrus à ses ressortissants se rendant sur son territoire. Il répète aussi que son pays apprécie le rôle de leader de l'Algérie dans la région en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui affecte de nombreux pays du Maghreb et du Sahel. Il a aussi redit la disponibilité de son pays à travailler avec l'Algérie pour assurer la stabilité et à faire face à ces menaces. Ce sont des assurances déjà adressées à l'Algérie lors de la récente visite de Janet Sanderson, dépêchée par le département d'Etat pour tenter de calmer les officiels mécontents de l'initiative américaine. Cela a même valu à l'ambassadeur américain d'être convoqué au ministère des Affaires étrangères pour que les protestations lui soient transmises.Le commandement des forces aériennes américaines en Afrique est la composante aérienne d'Africom. Il est responsable de toutes les activités des forces aériennes en Afrique. Le chef du Commandement militaire des Etats-Unis d'Amérique pour l'Afrique, le général William E. Ward, avait lui aussi, rendu visite à l'Algérie.