Les statistiques font ressortir que l'erreur humaine est derrière 60% des crashs d'avion. La Compagnie nationale rassure ses clients quant à la sécurité aérienne. Une bagatelle de 50 millions de dollars est réservée à la sécurité aérienne. C'est ce que prévoit la compagnie algérienne dans son plan de charge. Samir Darsouni, directeur du bureau de sécurité des vols à Air Algérie, évoque même une possibilité d'une rallonge si besoin est. C'est dire que «la sécurité aérienne est une priorité pour notre compagnie», note-t-il dans une intervention faite, hier matin, sur la Chaîne III. Cette enveloppe englobe, notamment la maintenance, la formation du personnel navigant. Pour le premier point, il rappellera que l'opération est réglementée: «Tout avion manifestant une anomalie ne vole pas. Le commandant de bord a, d'ailleurs, toute la liberté de refuser un aéronef pour des raisons de sécurité.» Rappelons qu'il existe trois pôles de maintenance au niveau de la Compagnie nationale, à savoir la maintenance de l'avion, du moteur et enfin de l'équipement. L'objectif visé par Air Algérie est la sécurité du passager, la formation du personnel et le service du client. En effet, la compagnie algérienne souhaite devenir un centre de réparation au niveau mondial, c'est le but à travers l'organisation en mars de la 19e Conférence des centres de maintenance aéronautique africains MRO Africa. Une occasion, pour elle, de se faire connaître, notamment à travers l'organisation de visite à la base de maintenance de Dar El Beïda, de 200 mètres de longueur sur 100 mètres de largeur et pour une capacité d'accueil de 12 avions, dont 5 gros porteurs et 7 moyens porteurs. La formation du personnel navigant est un chapitre qui est pris très au sérieux par la compagnie. D'ailleurs, les statistiques font ressortir que l'erreur humaine est derrière 60% des crashs d'avion. Ce sont souvent «des erreurs d'interprétation», note ce responsable d'Air Algérie. La mauvaise maintenance a causé 10% des crashs contre 5% par la météo. Samir Darsouni a reconnu qu'après le crash de Tamanrasset survenu en 2003, les aéroports européens ont durci le ton avec la Compagnie nationale. Conséquence: «Air Algérie a décidé de geler le vol des 737-200 et 727-200 dits flotte vieillissante pour plusieurs raisons.» Premièrement, la maintenance «nous revenait cher mais aussi parce que les pièces de rechange sont devenues de plus en plus rares sur le marché», précise M.Darsouni. Le renouvellement de la flotte a généré une perte financière importante, estimée à des dizaines de millions de dollars. Dans le cadre de ce programme de modernisation du parc qui a coûté au transporteur national 580 millions de dollars, 3 ATR ont été réceptionnés et le quatrième est attendu pour ce mois. Les trois autres seront livrés à raison d'un appareil par mois. La mise en circulation de cette nouvelle flotte aidera à améliorer davantage la ponctualité. La compagnie tourne actuellement avec un programme de 30 appareils au lieu de 42. La moyenne d'âge des nouveaux appareils acquis, oscille entre 5 et 7 ans. Sur le plan financier, l'entreprise ne se porte pas si mal que cela. Ses dettes ont été ramenées de 48 milliards de dinars en 2007 à 26 milliards en 2009. En d'autres termes, les chiffres de l'entreprise demeurent toujours au vert pour ce premier trimestre 2010, une période marquée, notamment par l'augmentation des recettes du réseau intérieur.