Toutes les capacités de production sont destinées à satisfaire la demande nationale. Les ministères de l'Intérieur, de la Défense, de l'Energie et des Transports sont de bons clients de la Snvi. Même le ministère de la Santé a passé une commande pour l'achat de véhicules destinés à la collecte de sang. Cette donne est de nature à satisfaire Mokhtar Chahboub, le président-directeur général de la Snvi de Rouiba. Ces marchés, en plus de ceux des entreprises publiques et privées, font que le chiffre d'affaires prévisionnel de 2010 est de 25 milliards de dinars. C'est le double par rapport à celui de 2008. Il a également augmenté de 6 milliards par rapport à 2009. Ces précisions ont été livrées hier par le président-directeur général de l'entreprise. C'était en marge de la cérémonie célébrant la livraison d'une commande de bus et de camions destinés à la collecte de sang au profit de l'Agence nationale de sang. La Snvi devra livrer en 24 mois, 1300 bus de 24 places au ministère de la Défense. Les entreprises de transport public devront recevoir 1000 bus dans le même laps de temps. 250 unités ont déjà été livrées à l'Etusa. Les entreprises de Béjaïa, Jijel et Constantine le seront prochainement. D'autres investissements sont prévus par l'entreprise pour produire davantage de véhicules et conquérir de nouveaux clients. Mais lorsque le dossier d'un éventuel partenariat avec Renault pour la construction d'un véhicule de tourisme est évoqué, le président-directeur général préfère nous renvoyer à la tutelle en charge du dossier, à savoir le ministère de l'Industrie. Par contre, lorsqu'il s'agit de répondre à une question sur la capacité de production de véhicules lourds, le responsable de l'entreprise souligne qu'elle est de 5000 unités par an. Là aussi, le ministère de l'Intérieur en acquiert une grande quantité pour équiper les administrations et les collectivités locales. Pour l'exportation, il n'y a qu'une infime partie qui est destinée à ce marché. Dès la semaine prochaine, il y aura une commande de 20 camions qui prendra la direction du Mali. Mais il arrive aussi que les produits de la Snvi soient concurrencés sur le marché local. Ce qui n'a pas l'air de gêner Mokhtar Chahboub étant donné qu'il a déjà assuré les débouchés à sa production pour les deux prochaines années. Si la Snvi achète chez des Belges et si les Etablissements Tahkout ne sont pas équipés par la Snvi, tout cela est dans l'ordre normal des choses. La Snvi ne produit pas, non plus, de fourgons, pourtant très usités dans le transport de voyageurs et de marchandises. Un autre constat émane de la relation de la Snvi avec ses clients institutionnels: l'absence d'appel d'offres. Cette situation est également jugée comme normale par Chahboub. Pour étayer son point de vie, il donne des exemple: toutes les armées du monde achètent le matériel fabriqué localement. Cela, pour les cas extrêmes. Dans d'autres situations, l'appel d'offres entre en jeu. C'est le cas pour le ministère de l'Energie. Même le ministère de la Santé a comparé l'offre de la Snvi à 1,2 milliard de centimes le camion aménagé, avec d'autres offres avant de se décider, précise Chahboub. En tout, 12 véhicules de type autobus et 12 autres de type châssis-cabines. De nouveaux véhicules sont commandés et seront livrés en 2010 selon un document remis à la presse. Le président-directeur général a aussi abordé le projet de convention de branche qui concerne 7 000 travailleurs du complexe. En principe, il sera signé en mai prochain, a-t-il dit. Cette information a été confirmée par le président du syndicat d'entreprise, Zettoutou Mustapha. Les deux hommes n'ont pas donné d'indication sur le niveau d'augmentation du salaire ni sur celui des indemnités. Ils se sont contentés de dire que les négociations se poursuivent entre les deux parties. Une grève a été organisée au complexe quelques jours après la tripartite de décembre dernier. Neuf séances de négociations ont été tenues avec la SGP de tutelle.