Le FFS n'arrive pas à renverser la donne. La campagne antivote prend de plus en plus d'ampleur en Kabylie au moment où le FFS semble ramer à contre-courant et ce, à deux semaines de l'ouverture de la campagne électorale. La décision du parti d'Aït Ahmed de prendre part aux communales a été interprétée par de nombreux observateurs politiques comme étant la rupture de l'unanimisme qui a régné en Kabylie. De ce fait, le FFS s'est retrouvé dans un engrenage où il sera appelé à subir deux tests majeurs. Si le premier est politiquement correct, puisqu'il s'agira pour lui de confronter son programme politique avec ceux des autres partis qui sont présents sur l'ensemble du territoire national, le second test, en revanche, est beaucoup plus complexe, à savoir comment amener les citoyens de Kabylie à voter? Tel est le défi que doit relever le plus vieux parti d'opposition face au mouvement citoyen qui accentue la pression, multiplie les sorties sur le terrain et promet de rééditer le scénario des législatives du 30 mai dernier. Le débat fait rage sur les méthodes à utiliser pour empêcher les élections et gérer l'après-10 octobre. De la campagne sensibilisation, au blocage des rues menant vers les centres de vote jusqu'à la mise en quarantaine des candidats, il est à craindre que s'effectue un glissement vers des affrontements physiques entre les militants du FFS et les animateurs des ârchs. Une situation pour le moins paradoxale pour certains militants du FFS qui ont participé activement à l'échec des élections législatives. Quel argument convaincant pourrait avancer par exemple un ex-président d'APC-FFS, qui a refusé, à son corps défendant d'organiser les élections législatives, alors que rien n'a changé pour le citoyen? L'incendie de trois sièges du FFS en moins d'un mois annonce déjà la couleur que prendrait la tournure des événements. L'incendie du siège de Tifra est intervenu juste après le conclave organisé par le comité de citoyens de Béjaïa à Tinebdar à environ 5 km de Tifra. Il est évident que le FFS tentera de tirer profit de ces premiers couacs et criera à la manipulation politique. Notons au passage, que le parti d'Aït Ahmed a déjà souligné fortement qu'il y a tout un clan au sein même du pouvoir en place qui refuse la tenue des élections. Par ailleurs, il faut supposer que dans un éventuel affrontement physique, l'intervention des forces de l'ordre, si toutefois elle a lieu, ne fera pas l'affaire du FFS. Avant même le début de la campagne électorale, les choses s'annoncent très rudes pour le FFS et il n'est pas exclu un revirement de dernière minute pour ce parti afin d'éviter le pire et laisser ainsi la besogne au pouvoir.