C'est une affaire d'application des lois, d'argent et de culture. C'est sur fond d'intoxications alimentaires et de botulisme qui viennent de faire des victimes à l'ouest du pays, que s'est tenue, hier au siège de l'Office algérien de promotion du commerce extérieur (Promex), une rencontre d'une journée entre les services du ministère du Commerce et les associations de protection de consommateurs. La rencontre a été présidée par le ministre du Commerce, M.Nouredine Boukrouh, qui, dans une allocution d'ouverture, a indiqué que son département entend désormais «définir les rapports avec ces associations de consommateurs sur des bases nouvelles et concrètes». Mais il a clamé aussi qu'«aucun Etat au monde ne peut prévenir les intoxications alimentaires quels que soient son degré de développement et son niveau d'organisation». Entrant par la suite dans le vif du sujet, le ministre du Commerce a précisé qu'il s'agit, aujourd'hui, de faire le bilan des activités des associations de consommateurs et de préparer ce qu'il a appelé «un nouveau départ» avec elles. Cela d'autant, a-t-il dit, que le ministère du Commerce va revoir l'ensemble de l'arsenal juridique dans ce domaine et est sur le point d'engager de grandes consultations avec tous les opérateurs économiques dont ces associations de protection des consommateurs pour reformuler des textes juridiques plus ouverts sur la réalité économique et sociale du pays à l'ère de l'économie de marché. L'objectif est, selon lui, de voir comment insérer ces associations dans le nouveau redéploiement opéré dans le secteur du commerce et de la consommation. Lui succédant, et dans une communication intitulée «Les associations de consommateurs : cadre juridique et subventions», M.Hasnaoui Abdallah, directeur de la qualité et de la sécurité des produits, a énuméré l'ensemble du dispositif juridique et l'arsenal réglementaire qui régissent l'activité et l'action de ces associations de protection du consommateur qui seraient, selon l'orateur, plus d'une cinquantaine (53 exactement) dont une vingtaine seulement active réellement et continuellement à travers le territoire national. Les représentants des 33 associations de protection du consommateur, présents à cette rencontre, ont, lors de leurs interventions ou durant les débats qui ont suivi, exposé sommairement leurs bilans d'activité, leurs programmes d'actions et les principales contraintes rencontrées sur le terrain. Il faut mentionner, à ce propos, que les mécanismes juridiques qui encadrent l'activité de ces associations tirent leur substance de textes qui ont été adoptés il y a plusieurs années maintenant et qui semblent, du moins selon certains, dépassés par les profondes et rapides mutations que connaît le pays. Il s'agit, entre autres, de l'article 43 de la Constitution de novembre 1996 garantissant le droit de créer des associations, la loi 89/02 du 7 février 1989 relative aux règles générales de protection des consommateurs, la loi 90/31 du 4 décembre 1990 relative aux association et l'article 86 de l'ordonnance 95/06 du 25 janvier 1995 relative à la concurrence. En tout cas, malgré leurs contraintes en tout genre tant financières que matérielles (problèmes de locaux surtout), ces associations qui continuent de travailler avec les moyens dont elles disposent, ont pour objectif de se constituer en fédération à l'échelle nationale. Elles viennent de recevoir d'ailleurs et pour la première fois de leur histoire, une subvention de l'Etat, à travers le ministère du Commerce, de 20 millions de dinars à se répartir dans le cadre de leurs activités. Bref, cette première rencontre ministère du Commerce-associations de protection de consommateurs a permis de faire l'état des lieux dans ce domaine et de débattre sereinement des problèmes et des difficultés que rencontrent ces associations dans leur existence quotidienne. Une autre rencontre de ce genre est programmée pour fin décembre prochain.