Une cellule de crise a été installée dans l'après-midi d'hier au niveau des cheminots grévistes. En dépit de toutes les pressions et les menaces brandies par l'administration de la Sntf, (Société nationale des transports ferroviaires), les cheminots maintiennent la pression et se disent prêts à aller jusqu'au bout de leur mouvement. «Notre grève est toujours maintenue, et le demeurera jusqu'à nouvel ordre», a déclaré, hier, un responsable syndical des cheminots de la région d'Alger qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. Rencontré au niveau de la gare de l'Agha à Alger, il a ajouté: «Pour aujourd'hui, la grève est suivie presque à 100%», il précise: «Nos revendications sont légitimes, donc rien ne nous fera reculer.» Hier, c'était la paralysie totale, aucun train n'a sifflé à Alger, quant aux voyageurs, les quais étaient vides, après que ces derniers aient pris note, à travers la presse nationale, de la grève qui allait sans doute durer. L'arrêt de travail illimité qui a commencé samedi, causant beaucoup de désagréments et problèmes aux voyageurs, est la résultante de la situation socioprofessionnelle que vivent les cheminots. Ainsi, ils se disent lésés par les pouvoirs publics parce qu'ils ne bénéficient pas de l'augmentation du Snmg, qui a touché tous les secteurs de la Fonction publique. Sur ce point, notre interlocuteur s'est demandé: «Le Snmg est fixé à 15.000 DA, alors que chez nous le travailleur A1 (salaire le plus bas), touche 12.700 DA, peut-on m'expliquer cela?». Et d'enchaîner. «Il y a infraction aux directives du président de la République.» Réagissant aux déclarations de M.Dakhli Noureddine, directeur des ressources humaines à la direction générale de la Sntf - selon lequel la société, en situation de déficit, ne pouvait se permettre une augmentation de salaires - le cheminot gréviste est, «étonné qu'avec toute la modernisation qui a touché le secteur des transports ferroviaires l'argent pose problème seulement pour les cheminots», avant de lancer: «Ces gens-là sont loin de la réalité de la base.» Les travailleurs des chemins de fer étaient unanimes à affirmer que leur fédération «ne s'approche de la base que lorsqu'elle a besoin de nous». Par ailleurs, les cheminots se sont félicités de la réussite du débrayage national. Ils estiment que les chiffres avancés par les responsables de la Sntf (grève suivie à moins de 40% pour le premier jour), «sont destinés à dissuader et casser le mouvement».«Ils refusent de voir la réalité.» Une réunion des secrétaires généraux des sections syndicales de wilaya a eu lieu dans l'après-midi d'hier, suite à laquelle une cellule de crise a installée. Elle aura pour mission de suivre le cours des événements et de proposer les mesures adéquates à prendre pour la poursuite de la contestation. Notons que nos tentatives de joindre la Fédération des syndicats des cheminots se sont avérées vaines.