Une nouvelle fois, le parti d'Aït Ahmed fait l'objet d'intimidations et de menaces. Il y avait beaucoup de monde vendredi soir à l'occasion de la sortie publique initiée par le Front des forces socialistes à Béjaïa dans le cadre de la campagne électorale. Le FFS aura, à travers cette rencontre avec la population, non seulement confirmé son intention de maintenir le cap, mais aussi d'affronter les partisans du rejet des élections. Contrairement à la précédente sortie opérée à Tazmalt-Ville - considérée comme fief du FFS - qui s'était déroulée dans de bonnes conditions, celle tenue vendredi à El-Kseur a été marquée par des incidents regrettables entachant à plus d'un titre les traditions démocratiques de la région. Une nouvelle fois, le FFS fait l'objet d'intimidations et de menaces. Le groupe de jeunes visiblement non contents de la participation du FFS au prochain scrutin n'a pas cessé, tout au long de la prise de parole, de proférer des injures, de siffler et de huer l'intervenant qui, imperturbable, a poursuivi son intervention jusqu'au bout et ce, malgré le climat électrique qui pouvait tourner à tout moment à l'affrontement entre citoyens. Heureusement le bon sens a fini par prévaloir. Les jeunes frondeurs se sont retirés juste avant la fin du meeting qui s'est illustré, non pas par la teneur du message, mais beaucoup plus par les incidents qui l'ont émaillé. Le premier secrétaire de la fédération FFS de Béjaïa, accompagné des candidats pour la municipalité, a tenté vainement d'expliquer les raisons qui ont conduit leur parti à participer aux locales devant une assistance qui aurait, sans aucun doute, voulu en savoir plus n'eût été ce groupe de jeunes qui a, une nouvelle fois, fait montre d'une véritable hostilité à l'endroit du parti d'Aït Ahmed accusé de «trahison». Cette hostilité ne manquera pas de porter préjudice au caractère démocratique et pacifique du mouvement citoyen à moins que ce genre de comportements ne suscite condamnations et indignation comme ce fut le cas lors du saccage du siège de ce même parti. De l'avis général, les jeunes, qui ont manifesté leur colère par les sifflements, l'exhibition de billets de banque et le jet de divers projectiles sur les intervenants, auraient dû les laisser parler permettant par là aux citoyens d'analyser le message distillé à l'occasion. Même si l'ensemble des présents à ce meeting n'est guère d'accord avec cette manière de faire, il n'en demeure pas moins qu'aucune personne n'a osé intervenir en faveur des organisateurs pour mener à bien leur action. En fin de compte, le FFS n'a réussi qu'à tenir le pari d'organiser un meeting à El-Kseur. Un pari dont le moins qu'on puisse dire est courageux dans une conjoncture pleine d'incertitudes. Contacté à l'issue du meeting. M.Djamel Atta a «condamné énergiquement ces actes» qu'il qualifie «d'ingrédients d'une situation que le FFS veut éviter à travers sa participation aux élections». «Les choses se confirment sur le terrain», explique-t-il sur un ton ferme en accusant «ceux qui veulent le pouvoir local d'exploiter les adolescents». Tout en appelant la population à se mobiliser pour faire face à la situation, notre interlocuteur nous révèle que «des noms seront donnés à la justice qui doit faire son travail». De son côté, Ali Gherbi, porte-parole du comité de la société civile d'El-Kseur, «a condamné tous ces actes qui visent à semer le flou dans le combat du mouvement citoyen, c'est de la pure manipulation».