Les droits de l'Homme ont été l'objet d'un séminaire de deux jours. Le séminaire sur les droits de l'Homme dans les pays du Maghreb, organisé par la fondation allemande Friedrich Ebert et le quotidien arabophone El Youm, s'est achevé, hier, sur un coup de théâtre. En effet, le principal objectif de cette rencontre a été dévié lorsque Miloud Brahimi, avocat et militant des droits de l'Homme, a proposé un vote au sujet des deux notions portant respectivement sur «L'abolition de la peine de mort» en Algérie et La ratification du statut de Rome de la CPI (Cour pénale internationale), car, selon lui, «il faut découpler l'Islam de la politique». Un vote qui ne pouvait être que symbolique, car c'est l'Etat qui prend les véritables décisions du terrain. Sid Ahmed Ghozali, ancien Chef du gouvernement, prend la parole pour exprimer son refus. Il a jugé que ni l'endroit ni le moment ne permettaient un tel vote. Il ajoute: «On est d'accord sur le principe que la peine de mort ne peut être séparée des droits de l'Homme. Mais une décision aussi importante doit être étudiée dans d'autres occasions.» Des paroles, qui ont fait quitter la salle à Miloud Brahimi en signe de protestation, tout en s'indignant sur l'incompréhension des présents du véritable but du séminaire. Un débat fécond a eu lieu entre les journalistes et les animateurs du séminaire, pour traiter des thèmes qui font bouger le monde aujourd'hui. Me Slaheddine Jourchi (Tunisie) parlera d'une mission difficile de la fondation des droits de l'Homme. «D'un côté, elle doit protéger l'homme et sa condition de vie. De l'autre, elle doit faire face à une coalition qui privilégie le recours à la force au lieu d'une diplomatie politique.» Un débat qui ne s'est pas contenté de parler de la situation critique du Maghreb comme c'était le cas le premier jour du séminaire, mais qui s'est prolongé à la situation prévalant au Moyen-Orient, en Afghanistan, etc. Sur la question des territoires palestiniens occupés, le représentant de la fondation allemande Friedrich Ebert, Peter Skalweit, a jugé bon de différencier deux concepts fondamentaux: résistance et terrorisme. «Dans le premier, il y a volonté de protéger une terre, une famille, c'est légitime. Mais le second est impardonnable. Il est clair qu'il y a relativité des mesures.» M.Jourchi appuie les dires du conférencier allemand en signalant: «Une résistance par la force précède généralement les négociations politiques et pacifiques. C'est la première étape vers l'indépendance.» A signaler que la conférence portant sur «Les droits de l'Homme en terre d'Islam» avait été annulée en dernière minute du fait de l'absence du conférencier, Cheikh Bouamrane, président du Haut Conseil islamique. En ce qui concerne les crimes commis en Algérie par les groupes terroristes armés, Peter Skalweit dira: «Le crime impuni n'existe pas.»