Les partis politiques en lice vivent dans l'anxiété que suscite le test attendu d'une confirmation des résultats des législatives. Les résultats du scrutin de mai dernier ont engendré quelques surprises dans la mesure où le repositionnement s'est effectué dans les rangs des partis proches du pouvoir autant que dans l'opposition. Le RND, majoritaire au scrutin de 1997, a dû céder la place à un FLN conquérant qui revient de loin. Car, après une errance d'une dizaine d'années émaillée de doutes et d'hésitations, ce dernier a pris sa revanche en s'installant à la tête du peloton en laissant très loin un RND essoufflé, déchiré et délaissé par le pouvoir. La grande surprise a été, sans aucun doute, la percée d'El-Islah et du PT qui viennent respectivement en seconde et sixième positions. Mais à eux deux, ils constituent l'ossature de l'opposition en l'absence du FFS. Cette équation serait peut-être à l'origine du dégel au sein du plus ancien parti de l'opposition. Sa participation aux locales démentira les résultats obtenus en mai dernier. Il contribuera à déclasser les rangs dans les deux camps. D'une part, il brise l'alliance tacite sanctionnée par un boycott de la Kabylie, qui avait fait boule de neige, rappelle-t-on, et, d'autre part, il reprend les voix attribuées au FLN en raison de cette absence. L'absence des voix engrangées par le FLN grâce aux corps constitués lors du dernier suffrage constitue une troisième énigme. Par conséquent, le prochain scrutin sera révélateur. Car, il faut le rappeler, depuis les législatives de 1991, il y a eu absence de baromètre. Celles de 1997 n'ont fait qu'aggraver le déficit de crédibilité en raison des fraudes massives dénoncées par les partis lésés. A ce niveau, de lecture on peut prétendre que les locales du 10 octobre prochain seront un véritable baromètre. Elles mettront le FLN face à son propre score et soupèseront le FFS qui occupait autant de sièges que le RCD dans la défunte Assemblée. Mais le boycott prôné par le RCD et les ârchs risque de jouer un mauvais tour au FFS s'il ne mène pas sa campagne à bon terme. Reste enfin l'énigme d'El-Islah. Ce dernier aspire à reconquérir l'espace de l'ex-FIS. D'où l'attitude froide que lui oppose Benaïcha. El-Islah a déjà terrassé le MSP et se range en seconde force politique, devant le RND, SVP... En attendant les résultats du prochain scrutin, on peut désormais lancer le pari: les suffrages du 10 octobre démentiront ceux des législatives.