Les citoyens s'élèvent contre le dense trafic routier qui dégrade les routes. Alors que l'interdiction d'extraction du sable de l'oued Sebaou est entrée en vigueur depuis des mois, le pillage du sable n'en est pas pour autant à sa fin. La nuit, des pilleurs de tous bords et de toutes les directions viennent pour se ravitailler. Cette pratique a, par conséquent, généré un dense trafic routier nocturne. Ces dernières semaines, les effets du grand nombre de camions empruntant la nuit le réseau routier de la région de Makouda, a créé un malaise parmi les populations locales. Des conflits ouverts ont éclaté opposant des citoyens et les camionneurs de gros tonnage. Ils leur reprochent d'avoir dégradé les routes récemment refaites en bitume après une attente qui a duré des décennies. A Makouda, les camionneurs se sont vu refuser le passage par des citoyens, résolus à en découdre, ce qui a contraint ces derniers à choisir un autre itinéraire à l'abri du contrôle des services de sécurité. Aussi, les pilleurs utilisent les pistes généralement pour contourner les barrages des services de sécurité, notamment ceux dressés par la gendarmerie. L'absence des corps en question à Boudjima a fait de cette commune une cible privilégiée pour ce trafic qui engendrera, inéluctablement, les mêmes effets sur le réseau routier utilisé. Par ailleurs, il est à noter que les pouvoirs publics ont interdit l'extraction de sable de l'oued Sebaou depuis quelques mois après le massacre écologique qui y a été perpétré. La surexploitation de cette rivière a causé des dommages considérables à la nappe phréatique alimentant des communes entières en eau potable. Pour rappel, l'été dernier, les locaux de l'entreprise exploitant le sable ont été incendiés par des villageois de la localité d'Akaouj, située sur les hauteurs de l'oued Sebaou. La cause: la découverte du corps d'un jeune natif du village, enfoui au fonds d'un puits creusé par la surexploitation du sable. Les échauffourées ont duré près d'une semaine contraignant l'exploitant à plier bagage. Sur un autre volet, les populations de la région nord de la wilaya observaient, médusées, la dégradation des nappes phréatiques les alimentant en eau potable. La colère qui couve risque d'exploser à tout moment. La décision des pouvoirs publics d'en interdire l'exploitation était alors arrivée à point nommé. Enfin, il est à signaler que les populations sont, encore une autre fois, contraintes de se défendre par leurs propres moyens. Le conflit qui les oppose aux camionneurs qui dégradent leur réseau routier n'est ni isolé ni le premier. Depuis des années, les villages font face à un banditisme des plus agressifs. A travers toute la wilaya, des villageois sont poussés à entrer en conflit direct avec les kidnappeurs, les voleurs de bétail et les faux barrages dressés par des inconnus qui les délestent de leurs véhicules et autres biens. En attendant l'arrivée des forces de sécurité, les populations n'ont qu'à se défendre par elles-mêmes, mais jusqu'à quand?