Les accords de libre-échange et l'énergie ont été les thèmes abordés par Mourad Medelci à l'Ecole supérieure de guerre. Militaires et diplomates se dirigent vers une union sacrée afin de réduire les vulnérabilités pesant sur l'économie de l'Algérie toujours dépendante du secteur des hydrocarbures. C'est le sens à donner à la présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à l'Ecole supérieure de guerre à Tamentfoust, à Alger. Jeudi dernier, l'occasion lui était donnée de s'exprimer devant les officiers de l'ANP sur la diplomatie et les enjeux stratégiques liés à la diversification de l'économie algérienne dans le cadre de la mondialisation. Ce n'est pas la première fois que politiques et militaires se rencontrent autour du thème de la sécurité. Le Sénat a déjà organisé quatre rencontres à ce propos. La dernière, en 2008, portait très opportunément sur la défense économique. L'une des leçons qui en étaient tirées est que les concepts sont mouvants. Tout comme les réalités. Le même ministre lorsqu'il n'était encore que conseiller du président de la République appelait de ses voeux la venue des étrangers pour s'approprier le capital économique de l'Algérie. Des années plus tard, sous l'impulsion du président de la République, l'heure est au patriotisme économique. Le fait que les ressources de l'Algérie proviennent des hydrocarbures dont les réserves ne cessent de décliner et que 70% de l'alimentation de la population est importée, a de quoi donner à réfléchir aux gouvernants. Pour continuer de mener cette réflexion, il y a tout un ministère de la Prospective qui a été créé à la faveur du dernier remaniement gouvernemental. Les vulnérabilités vont crescendo avec l'ouverture actuelle, mais qui sera encore plus grande dans quelques années, des frontières. Mais au lieu de l'autarcie, l'Algérie est condamnée à trouver des moyens de mettre à profit les opportunités qui se présentent à elle. En termes d'opportunités, le ministre s'est limité, dans ses réponses aux questions de l'assistance, à celles offertes par le programme quinquennal de développement. Le fait que les accords de libre-échange soient évoqués lors de ce rendez-vous, prouve pourtant, que la réflexion sur la sécurité économique dépasse le seul cadre national puisque s'opère une vision régionale. Afrique, monde arabe et Bassin méditerranéen sont les espaces dans lesquels s'intègre l'action de l'Algérie. Des centres d'études se penchent depuis longtemps sur la réflexion du visage que devrait avoir la Méditerranée en 2030. Certains organismes soutiennent cette action. Il s'agit du Centre d'études appliquées et de prospective, sous l'égide du ministère de l'Intérieur et du Commissariat général à la planification et à la prospective.