Aujourd'hui, les supporters des Verts se disent: «Si seulement on a pu marquer ce fameux premier but.» Avant-hier soir, dès la fin du match Ghana-USA, beaucoup d'Algériens ont ressenti une grande joie, au demeurant fort légitime, car l'unique représentant du Continent africain, rescapé du premier tour, a éjecté les USA du Mondial en cours. Les Black Stars, aujourd'hui qualifiés pour les quarts de finale, ont finalement bel et bien damé le pion aux Américains que les Verts auraient pu faire plier lors de leur troisième et ultime sortie effectuée en terre sud-africaine. Pour preuve, contrairement à l'équipe algérienne, celle du Ghana a rapidement exploité au bout de cinq minutes de jeu seulement, la première occasion de but du match, pour ouvrir la marque. En effet, le but inscrit d'entrée par Boateng, a longtemps mis K.O le Onze, aligné pour la circonstance, par le coach américain, Bob Bradley. Pis, le 5-2-3 prôné pour la première fois par l'entraîneur du Ghana, plutôt adepte du 4-4-2, et du 4-4-3, a réellement mis dans l'expectative les coéquipiers de Dempsey. Des Américains qui ont semblé complètement dépassés par les événements, et surtout pris de court par l'ouverture du score en faveur des Black Stars. Cette même ouverture du score qui aurait pu, pourquoi pas, changer le déroulement du match Algérie-USA, si l'attaquant des Verts, Rafik Djebbour, avait propulsé dans la cage américaine à la sixième minute de jeu, cette balle venue s'écraser sur la transversale. Mener d'entrée de jeu face à une solide équipe des Etats-Unis, n'est jamais acquis d'avance. D'ailleurs, les Anglais, et surtout les Slovènes, l'avaient appris à leurs dépens. Quant aux Ghanéens, il est clair que leur coach serbe avait bien examiné le jeu souvent pratiqué par les hommes de Bradley. Il a aussi très vite compris que c'est surtout en seconde mi-temps que les coéquipiers du portier d'Everton, Tim Howard, monte souvent d'un cran sur le terrain. Il fallait donc absolument très vite entrer dans le vif du sujet face aux USA, si les Ghanéens souhaitaient mettre toutes les chances de leur côté. Et il faut reconnaître qu'ils l'ont bien fait durant les 45 premières minutes, et surtout au cours des prolongations, grâce notamment à leur meilleur attaquant, le Rennais, Gian Mensah. Un joueur qui est resté pratiquement à la pointe de l'attaque, obligeant souvent l'arrière-garde nord- américaine à ne pas aller de l'avant, sauf sur corner. A un partout, il est vrai que l'on pouvait craindre le pire pour le représentant africain, mais ce dernier a su faire courir longtemps sur le terrain, ces solides Américains, en réalité, visiblement vidés physiquement, après leur débauche d'énergie fournie face au Onze algérien. Celui-ci, qui a eu, pour rappel, la balle du but au bout du pied à la 70e minute de jeu, si Karim Ziani avait fait mouche devant le portier américain, avant de céder sa place. Une équipe menée au score, comme viennent de le subir les USA face aux Black Stars, n'était donc pas invincible, encore moins hors de portée des Verts, et les Ghanéens viennent de nous en donner la preuve. Oui, aujourd'hui, nous sommes très fiers, après ce que vient de réaliser l'ex-finaliste de la CAN 2010, et ce n'est pas fini pour ces sacrés Black Stars du Ghana. Mais il faut aussi reconnaître que cette dernière qualification mille fois méritée, a eu pour effet d'accentuer davantage le profond sentiment de regret ressenti par des millions d'Algériens, au lendemain du match perdu par les Fennecs, face à cette même équipe des USA, aujourd'hui, à son tour, out de la compétition. Comme quoi, une équipe qui croit en ses chances et qui joue sans calcul, peut se permettre tous les rêves.