Quoi qu'il arrive, nos frères ghanéens méritent toutes les louanges et les félicitations pour leur parcours extraordinaire. Les Black Stars du Ghana ont malheureusement connu une fin cruelle, vendredi dernier aux termes de leur héroïque rencontre livrée pour le compte des quarts de finale face à des Uruguayens K.O. debout, mais que le sort a finalement désigné pour figurer dans le dernier carré du Mondial sud-africain. En effet, le Ghana dernier représentant du continent noir, qui caressait le rêve fou d'accéder pour la première fois à une demi-finale de Coupe du Monde, a sans aucun doute, marqué à son tour l'histoire du Mondial en cette date du 2 juillet 2010, au cours d'un match qui restera pendant très longtemps gravé dans la mémoire des Ghanéens, et aussi de tout un continent hôte pour la première fois d'un Mondial. C'est, en effet, tout simplement pathétique et sans précédent ce que viennent de vivre les Black Stars du Ghana. Un quart de finale unique dans les annales, à telle enseigne que le technicien français, Guy Roux, consultant sur Europe 1, était tellement outré sur le coup, qu'il a tenu les propos suivants: «Ce n'est pas le penalty raté par Gyan Asamoah qui est à l'origine de l'élimination des Black Stars, mais bel et bien cette maudite main de Luis Suarez!» L'ex-entraîneur de l'AJ Auxerre, et de l'Algérien Moussa Saïb, a d'ailleurs estimé par la suite, que ce n'est que justice si l'attaquant de la Céleste ne pourra pas jouer le match des demi-finales, prévu ce mardi au Cap face à la Hollande. C'était en effet peu dire, au sujet de ce quart de finale que les coéquipiers du courageux capitaine d'équipe, John Mensah, avaient pourtant mal entamé, face à une équipe sud-américaine qui avait durant une demi-heure de jeu monopolisé le ballon, et qui s'était surtout montrée très dangereuse en attaque. Une équipe uruguayenne qui a effectivement eu plusieurs occasions nettes pour ouvrir le score, mais qui a buté sur une défense et un gardien, souvent proches de la rupture, mais auteurs de plusieurs gestes défensifs salvateurs pour les Black Stars. Des Black Stars qui allaient peu à peu reprendre les choses en main au niveau de l'entrejeu, avant de porter l'estocade une minute seulement avant la pause, grâce à Sulley Ali Muntari, auteur d'un tir terrible des 30 mètres, et qui a crucifié le portier uruguayen Muslera. Un but ghanéen qui récompensait de fort belle manière la révolte des Black Stars, dans un stade complètement acquis à leur cause. Le rêve de tout un continent prenait forme enfin, mais au cours de la seconde période de jeu, la prestigieuse Céleste allait revenir au score sur balle arrêtée, grâce à ce diable de Diego Forlan. Tout était à refaire du côté ghanéen, et de surcroît face à des Uruguayens plus présents après le coup de patte réussi par l'attaquant star de l'Atlético de Madrid. Mais d'un côté comme de l'autre, les défenses ont tenu bon, après 90 minutes de jeu. Des prolongations au cours desquelles le coach Suarez n'avait plus droit au moindre changement de son effectif, et qui allait surtout trembler jusqu'au bout sur son banc, tant les coéquipiers de Pantsil ont bousculé dans leur périmètre l'équipe sud-américaine. Arrivait enfin cette fameuse 120e minute de jeu, et alors que l'on se dirigeait droit vers la fatidique séance des tirs au but, un énième corner au profit des hommes du Serbe Milovan Rajevac, allait donner lieu à un scénario final rarement vécu par deux équipes au cours d'un Mondial. Les coéquipiers de Prince Boateng avaient, en effet, la balle qui pouvait les catapulter en demi-finale, suite au penalty accordé sur l'action au représentant africain. Et alors que les Uruguayens s'apprêtaient à vivre une fin de match cauchemardesque, et surtout un véritable drame national, l'attaquant phare des Black Stars, Gyan Asamoah, ratait la sentence, et enterrait définitivement les rêves de tout un continent. Ce sera finalement un Uruguay-Hollande auquel aura droit le pays des Bafana Bafana, dans trois jours au Cap, au grand dam des Ghanéens, et de toute l'Afrique. Un continent aujourd'hui terriblement frustré par un coup du sort comme seul sait provoquer un match de Coupe du Monde, même quand on a pour nom Brésil, un quintuple champion du monde qui a lui aussi vécu un véritable scénario cauchemardesque, quelques heures seulement avant le désormais pathétique Uruguay-Ghana.