L'Oaic par lequel 71% des importations sont assurées, est exonéré de cette taxe. Le gouvernement a institué dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010 (LFC 2010), une taxe sur le blé importé. Selon les sources proches du ministère des Finances, cette taxe concernera les importations du blé dur dont le prix à l'achat est inférieur ou égal au prix de régulation de l'Oaic. «Seul le blé dur est concerné par cette taxe» insiste la même source. «Les modalités d'application de cette taxe seront définies incessamment par le gouvernement», ajoute la même source. En précisant que l'Oaic (Office interprofessionnel des céréales) est exonéré de cette taxe. L'objectif assigné à cette décision gouvernementale est de booster et surtout protéger la production nationale. Pour rappel, un bras de fer a opposé au cours du mois de mars dernier, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) aux producteurs et transformateurs. Dans son arbitrage entre les deux parties, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural avait tenté de contenir ce bras de fer. Ainsi, on a presque obligé les meuniers à s'approvisionner auprès de l'Oaic en les contraignant à exprimer dans les quelques jours qui suivirent, leurs besoins en blé dur. Il s'agissait en fait de résoudre la crise du stockage du blé dur, à travers l' achat de la totalité des six millions de quintaux commandés chez l'Oaic avant le mois d'août. Le déstockage devait s'effectuer à raison d'un million de tonnes par mois au lieu de 500.000 quintaux, représentant alors la quantité mensuelle achetée par les meuniers. Le but recherché par cette opération était de libérer les silos de l'Oaic, ayant connu un fort ralentissement de ses ventes. Notons que les meuniers de leur côté n'ont pas raté l'occasion de revenir sur la décision de l'arrêt des exportations de produits à base de céréales subventionnées. A travers leurs déclarations, les transformateurs espéraient un gel de cette mesure. Un accord a été signé avec la Badr et l'Oaic afin de renforcer et réhabiliter le réseau de stockage de céréales qui n'a pas bénéficié d'investissements depuis 1984. Par conséquent, les 33 milliards de dinars qui seront débloqués permettront de renforcer, à hauteur de 20%, soit plus d'un million de tonnes supplémentaires, les capacités du réseau de stockage. Sachant que ce dernier est constitué actuellement de 480 points de collecte d'une capacité de l'ordre de 22 millions de quintaux enregistrée en 2009, année marquée par une production record d'un peu plus de 60 millions de quintaux de céréales. En fait, l'Algérie est l'un des plus importants importateurs de céréales au monde, avec quelque 5 millions de tonnes par an, mais une récolte record l'an dernier a entraîné la création de stocks importants, particulièrement pour l'orge.