La victime, âgée de 38 ans, est un agent de sécurité de la mairie. Parmi les blessés on dénombre 8 gendarmes et 2 gardes communaux. Un attentat kamikaze a visé, tôt dans la matinée d'hier, à 3h 40 exactement, la brigade de gendarmerie de la localité d'Aït Aïssi dans la région de Béni Douala à 15 km du chef- lieu de la wilaya de Tizi Ouzou en Kabylie. Selon un bilan des autorités militaires présentes sur les lieux, la déflagration a fait un mort et dix blessés. La victime qui a succombé sur-le-champ est un agent de sécurité de la mairie, Chrik Slimane, âgé de 38 ans. Parmi les blessés, les mêmes sources dénombrent huit éléments de la Gendarmerie nationale et deux gardes communaux. Ces deux derniers se trouvaient jusqu'à hier après-midi, au service des urgences du CHU Nédir-Mohamed de la ville de Tizi Ouzou. Le bilan des autorités militaires mentionne en plus des blessés et de la victime décédée, les circonstances de l'attentat. Selon ces mêmes sources, l'auteur de cet attentat était venu à bord d'une camionnette bâchée de marque Mazda. Selon les témoignages des riverains, les lambeaux du corps déchiqueté du kamikaze ont été retrouvés à 150 mètres de l'explosion. Le véhicule était vraisemblablement lesté d'une grande quantité d'explosifs. La déflagration a été entendue à 20 km à la ronde. En effet, tôt dans la matinée, les gens, dans les cafés de la ville de Tizi Ouzou distante des lieux du drame de 15 km, s'interrogeaient sur l'origine de l'explosion qu'ils ont entendue de chez eux. La nouvelle a vite fait le tour de la wilaya. Sur les lieux un décor apocalyptique Hier matin, sur les lieux, le décor est apocalyptique. Le chef-lieu de la commune, fermé à la circulation automobile, grouillait de monde. Les yeux rivés sur les deux bâtisses endommagées par l'explosion, les gens assistaient aux travaux de déblayage des voies où s'entassaient des débris et gravats. Apparemment c'est le bâtiment de la mairie qui a été le plus atteint. Les murs de la façade sont complètement effondrés. Aux alentours, les rideaux des commerces sont délabrés. Les portes et les fenêtres des maisons limitrophes, à une centaine de mètres, n'ont, eux aussi, pas résisté à l'explosion. Des débris de verre jonchent les ruelles. Aux alentours du lieu de l'explosion, les gens scrutent le moindre mouvement des forces de sécurité présentes en force. A l'affût de la moindre information, l'inquiétude apparaissait clairement sur les visages. La localité n'a jamais connu ce genre d'attentat. Le choc était grand. «Mes enfants sont encore sous le choc. Personne ne s'attendait à une telle explosion à 4h du matin», affirme un habitant dont la maison a été touchée par la déflagration. Les populations ont, en effet, vécu une nuit d'horreur. «Il a fallu un long moment avant de savoir ce qui s'était réellement passé. C'était horrible. Mes enfants tremblent encore», renchérit un autre. Jusqu'à la fin de la matinée, aucune trace d'une cellule de veille psychologique sur les lieux. Les personnes sous le choc étaient plutôt prises en charge par leurs familles. Toutes les personnes dont les maisons ont été endommagées se refusaient à parler d'indemnisations. Toutefois, il faut s'attendre à ce que la question intervienne dans les jours prochains. Par ailleurs, il est à signaler que la wilaya de Tizi Ouzou n'a pas connu d'attentats kamikaze depuis deux ans. Le dernier remonte à l'été 2008, lorsqu'un terroriste s'est fait exploser devant le siège de la police communale de Tadmaït. Une femme, la cinquantaine, a perdu la vie alors que sa petite fille s'en est sortie avec quelques blessures. Quelques mois auparavant, c'était le siège des renseignements généraux sis au centre de la ville des Genêts qui a été visé par un attentat du même genre. Hier donc, la wilaya renouait avec les attentats kamikazes. La situation sécuritaire était rythmée par des kidnappings, des faux barrages sporadiques et des bombes artisanales. En fait, la région vit, depuis des années, une insécurité aux conséquences fâcheuses pour toute activité.