George w. Bush fait face à de nouveaux ennuis causés par la guerre qu'il a déclarée au terrorisme, avec la révélation d'une affaire de mise sur écoutes de peut-être plusieurs milliers de personnes sans mandat de la justice. Le président américain et son administration ont fortement contribué à accréditer les informations publiées vendredi par le New York Times en refusant de les infirmer ou de les confirmer. Le président, déjà malmené ces derniers jours par la querelle sur la reconduction des textes antiterroristes du Patriot Act et l'adoption d'un amendement interdisant la torture, va au-devant de nouvelles difficultés après la parution de l'article du New York Times. De premières voix se sont élevées pour réclamer une enquête. Selon le New York Times, le président a signé en 2002 un ordre permettant à l'une des agences de renseignement les plus secrètes, l'Agence pour la sécurité nationale (National Security Agency, NSA), d'espionner les communications téléphoniques et électroniques des Etats-Unis vers l'étranger sans solliciter au préalable un mandat de la justice. Les appels et la correspondance électronique de plusieurs centaines, peut-être plusieurs milliers de personnes, américaines ou étrangères mais se trouvant aux Etats-Unis, ont ainsi été surveillés au cours des trois dernières années, écrit le quotidien. Or, il s'agit d'une rupture majeure dans la pratique de collecte du renseignement, et des responsables ont mis en doute auprès du journal la légalité de ces écoutes. Selon la lecture des textes qui prévalait, le renseignement ne pouvait espionner les appels ou les mails partant des Etats-Unis sans mandat, dit le New York Times. L'Administration se serait fondée sur des avis juridiques secrets selon lesquels le président possédait des pouvoirs assez larges pour ordonner ces surveillances depuis que le Congrès l'a autorisé en septembre 2001 à mener la guerre contre Al Qaïda et le terrorisme. Conscient de conforter les informations du journal. Edward Markey, un parlementaire démocrate, a réclamé une enquête en parlant d'affaire “grave”, si elle est confirmée. “Nous devons examiner cela”, a déclaré le sénateur républicain John McCain. Les contrariétés continuent donc pour M. Bush. Jeudi il a été contraint d'accepter un amendement interdisant explicitement la torture alors qu'une partie de son Administration demande ouvertement ce qu'il aurait fallu faire si la torture avait permis d'empêcher les attentats du 11 septembre.