Des réévaluations des projets lancés dans le domaine des hydrocarbures, sont exigées par Bouteflika. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, suit de très près le dossier de l'énergie. En recevant le ministre de l'Energie, Youssef Yousfi, il s'est prononcé sur des questions très pointues. Il fait également savoir qu'il n'est pas satisfait de la gestion du secteur confié pendant deux mandats à Chakib Khelil, prédécesseur de Yousfi. Il ressort également de cette audience que Bouteflika ne veut pas se prononcer publiquement sur le scandale qui a secoué Sonatrach. Le message subliminal est: dès que la justice se saisit d'une affaire, le gouvernement n'en dise mot. Cela n'empêche pas le chef de l'Etat d'instruire le ministre de veiller à la valorisation des entreprises publiques ou mixtes. Cette responsabilité ne saurait souffrir aucune exception et nécessite que le développement de l'entreprise et l'usage de ses ressources soient étudiés et agréés par son actionnaire, à savoir l'Etat, dit le président en guise d'avertissement contre toutes sortes de gabegies. En plus de cette précision, le président n'a pas manqué de rappeler au nouveau ministre ses devoirs et de le sommer de mener sa mission à bien. «Nous devons investir davantage dans la valorisation de nos potentiels en hydrocarbures en intensifiant les efforts de recherches et d'exploration à travers le pays», dit le président. Il ne se satisfait pas de ce simple rappel. «J'en attends la présentation d'un véritable programme d'action, tout en précisant, dès à présent, que les propositions qui en seront retenues bénéficieront d'un appui financier public approprié», a déclaré le chef de l'Etat. A propos des projets déjà engagés, le président de la République a aussi dit son scepticisme sur leur pertinence. C'est pour cette raison qu'il a demandé une réévaluation des projets d'industries pétrochimiques. Il veut que le ministre tienne compte de leur capacité à générer une industrie en aval et à parvenir à une meilleure valorisation de la rente gazière. L'exploitation des richesses du sous-sol passe aussi par l'adoption d'une politique minière sous la responsabilité de Yousfi. Quelques progrès sont accomplis dans ce domaine ces dernières années, comme en témoignent la mise en place d'un groupe national d'exploitation minière et la création d'un établissement supérieur de formation minière. Dans le domaine minier, le président entend non seulement mobiliser des financements nationaux mais aussi encourager l'apport de partenaires extérieurs, pourvu qu'ils soient de haut niveau. L'exploitation des réserves de fer et de phosphate est particulièrement visée pour fournir des usines comme celle d'El Hadjar. Ce secteur est censé offrir de l'emploi et générer un apport aux exportations. Pour les hydrocarbures, le ministre de l'Energie et des Mines a présenté un bilan dans lequel il est question de l'accroissement des réserves nationales d'hydrocarbures et de l'investissement soutenu dans l'activité de recherche et d'exploration. En matière de transformation et de valorisation des hydrocarbures, le secteur a poursuivi la réalisation de grands projets de pétrochimie de base, d'unités de liquéfaction, ainsi que la réhabilitation de l'outil de raffinage et son expansion afin de répondre en particulier à la demande du marché intérieur en carburants. La branche des mines et carrières a connu, elle aussi, une croissance appréciable, selon le ministre. Pour les perspectives de développement à moyen terme de l'Amont pétrolier, le ministre a dit qu'elles montrent que la production nationale d'hydrocarbures connaîtra un rythme de croissance reflétant l'effort d'optimisation de l'exploitation des gisements. Cette croissance de la production primaire d'hydrocarbures sera accompagnée par le confortement et l'expansion des grandes canalisations de transport, notamment du gaz naturel, pour répondre à la forte hausse attendue de la demande intérieure et à l'augmentation des capacités d'exportation. Pour sa part, l'activité aval connaîtra un réel déploiement durant les prochaines années, à travers notamment la réalisation de nouvelles unités. Les capacités de production de l'électricité, qui ont connu une croissance soutenue durant une décennie, enregistreront une forte expansion à moyen terme à travers la réalisation de nouvelles centrales pour une capacité globale de plus de 4000 mégawatts (MW), à l'effet de répondre à la hausse de la demande nationale avec une réserve adéquate de capacité sur la période. Concernant l'électricité et la distribution du gaz, l'évaluation du secteur a fait ressortir les efforts consentis par l'Etat en matière d'alimentation de la population, qui ont permis de porter le taux de l'électrification du pays à plus de 98% et celui de raccordement au gaz naturel à plus de 44% des foyers. L'expansion significative du réseau national de transport et de distribution de l'électricité et du gaz durant les dernières années, sera poursuivie sur la période 2010-2014, par la réalisation de 14.000 km par an de lignes d'électricité et de 9300 km par an de canalisations de gaz naturel.