La 15e édition de cet événement sera étrennée à côté du stade du 5-Juillet, le 26 octobre prochain, dans un climat de tension. La polémique sur l'interdiction des éditeurs égyptiens à participer à la 15e édition du Salon international du livre continue à enfler. Après la pétition lancée dernièrement par des intellectuels algériens réclamant la levée de l'interdiction d'exposition de livres égyptiens au Sila, voilà que le Haut Conseil islamique en Algérie se met de la partie. Dans un communiqué signé Messaoud Boudjenoun de la cellule de communication du HCI, cette institution qualifie l'interdiction «infligée» aux éditeurs égyptiens comme une décision prise de façon «singulière», suscitant moult questions qui nécessitent des réponses, affirmant, en outre, que «personne n'a le droit de s'ériger en conscience du peuple algérien». Dans son communiqué sur son site Web, le HCI a soulevé cinq questions dont il attend les réponses. La crise en Algérie est née suite à un simple match et relayé par les médias et certains intellectuels égyptiens pouvait-on lire. La question est «d'autres artistes et intellectuels ont appelé au bon sens et au calme. Pourquoi alors cette punition collective»? Le Haut Conseil islamique s'interroge quant à l'existence de preuves mettant en cause des maisons d'édition égyptiennes. «Ce sont elles qu'il faudra punir dans ce cas-là», estime-t-il. Par ailleurs, le HCA souligne dans son troisième postulat que cette exclusion de la littérature égyptienne va beaucoup plus pénaliser le lectorat algérien. «Or, personne ne peut contester l'apport de ce pays (l'Egypte, Ndlr) à la culture arabo-musulmane». Aussi «faut- il donner le monopole uniquement aux livres techniques et scientifiques au détriment des sciences humaines et sociales qui jouent un grand rôle dans le développement de la personnalité du citoyen?» s'interroge-t-il encore. Le HCI réfute cette idée selon laquelle seuls les ouvrages datant de moins de trois ans peuvent postuler au Salon. Un choix «arbitraire que rien ne justifie», estime-t-on. Cette décision d'exclure les éditeurs égyptiens du Sila serait en conclusion, soutient-on encore «pas dans l'intérêt de la culture et des lecteurs». Aux dernières nouvelles, nouveaux rebondissements du côté du commissaire du Sila, Smaïl Ameziane, qui est revenu récemment sur ses déclarations dans la presse à propos de cette interdiction jugée «radicale» par certains intellectuels algériens. Plus modéré, Smaïl Ameziane apportera de l'eau à son moulin en affirmant que cette interdiction est strictement d'ordre sécuritaire, afin d'éviter «un risque majeur de dérapage». Ainsi, dans une interview accordée au site Web DNA, il fait remarquer: «Inviter des Egyptiens serait de la provocation, je le répète. Je défie quiconque de le faire. Il nous faudrait peut-être un superman ou un vrai génie pour prévoir les risques pour un événement d'une telle ampleur. C'est déjà dans leur intérêt et le nôtre de réduire et de limiter les dégâts.» Pour rappel, tout ceci fait suite à la campagne malveillante menée contre l'Algérie par certains médias et intellectuels égyptiens ainsi que le mauvais traitement subi par des footballeurs algériens lors de la rencontre, au Caire, opposant l'Equipe nationale de football à son homologue égyptienne. Décision sage ou précipitée? Faut-il pour autant cautionner la culture?