Incontestablement, les petites et les moyennes entreprises (PME) jouent un rôle capital dans le développement économique par leur aptitude à assurer une intégration économique, le développement des régions, la flexibilité de leurs structures et leur capacité à s'adapter aux fluctuations de l' environnement économique. Pour toutes ces raisons, le gouvernement projette la création de 200.000 PME dans les deux prochaines années. Sous tutelle du ministère de la PME et de l'Artisanat, le Fonds de garantie des crédits aux PME, le Fgar, est un établissement public doté de l'autonomie financière. Il offre des garanties qui viennent en complément à celles exigées par la banque auprès de ses clients pour la mobilisation des crédits octroyés. Dans cet entretien, Heumissi Youcef, directeur général de ce fonds, apporte des précisions concernant certains points ayant trait aux activités du fonds qu'il dirige. L'Expression: L'accès des PME au financement lors de leur création est très difficile, voire impossible en l'absence de garanties. Est-ce que le Fgar a été uniquement créé dans ce sens? Heumissi Youcef: Effectivement, les pouvoirs publics ont créé le Fonds de garantie des crédits aux PME pour soutenir la création des PME et leur développement. Pour la concrétisation de cet objectif, le Fgar a un rôle d'accompagnateur des PME pour faciliter leur financement en complétant l'insuffisance du volume de leurs garanties réelles et personnelles à mobiliser pour l'obtention de crédits par le partage du risque de leur insolvabilité avec les banques. Quel est le bilan du Fgar pour l'année précédente (garanties, emplois créés...)? Au 30 juin 2010, le Fgar a garanti 420 projets de PME dont le coût global est estimé à 47 milliards de DA. Ces projets ont une capacité de création de 23.229 emplois. 51% de ces projets sont localisés dans les wilayas du Centre du pays et 28% dans les wilayas de l'Est. Les activités dominantes dans le portefeuille du Fgar sont les travaux publics avec 88 projets et l'agroalimentaire avec 87 projets. Qu'en est-il des objectifs fixés pour l'année prochaine? Pour l'année prochaine, on prévoit l'évolution du nombre des projets de PME, notamment après la promulgation par le gouvernement de plusieurs mesures dont la consécration de la qualité de garantie de l'Etat, de la garantie financière du Fgar et la spécialisation de notre fonds dans le soutien des projets de PME dont le coût ne dépasse pas les cinquante millions de DA, soit les très petites entreprises (TPE) et les petites entreprises. Au-delà de l'annonce de ces chiffres, le nombre de projets ayant fait l'objet de garanties financières est relativement faible. Avez-vous rencontré des problèmes avec les banques? Le Fgar détient de bonnes relations avec les banques avec qui il a signé des conventions de partenariat pour partager le risque des crédits, faciliter et développer le financement des PME. Mais la difficulté réside dans l'appropriation de la garantie financière par le banquier, vu la nouveauté de ce produit. A titre d'exemple, la garantie financière a été introduite en France, au début des années 1980 et son appropriation a duré presque 9 ans. Aussi, les dispositions des textes de loi régissant l'octroi des crédits stipulent que ces crédits bancaires doivent être gagés par la mobilisation des garanties réelles et personnelles. Une lecture restreinte exige la couverture de la totalité du montant du crédit par ces garanties sans inclure la garantie financière. Celle-ci ne doit pas être octroyée en sus, mais en complément d'un volume insuffisant de garanties réelles et personnelles à mobiliser, vu l'objectif des pouvoirs publics d'alléger le coût d'obtention de crédits et de faciliter le financement des PME qui, généralement, ne disposent pas de biens fonciers. C'est pourquoi, le Fgar a présenté dans le cadre des travaux du comité ad hoc «Développement et renforcement des capacités de PME», installé par le Conseil national économique et social (Cnes) et le Conseil consultatif de la PME, une proposition d'intégrer la garantie financière dans les dispositions de la loi sur la monnaie et le crédit relatives à la garantie des créances des banques. Selon vous, que faut-il faire pour bien vulgariser les activités de ce fonds? Les efforts de vulgarisation du dispositif du Fgar seront axés, notamment sur la concrétisation d'un plan de communication, plus ambitieux, basé sur des relations plus rapprochées avec les banques partenaires, notamment par la participation aux séminaires régionaux qui regrouperont les cadres impliqués dans le montage des dossiers de crédits sollicités par les PME. Des supports publicitaires seront entreposés dans l'enceinte des principales agences des banques partenaires. Par ailleurs, des rencontres seront programmées avec les associations patronales et les chambres de commerce dont l'objet est de cerner les préoccupations des promoteurs, afin que le Fgar réussisse mieux son rôle stratégique d'accompagnateur de PME auprès des banques et établissements financiers. Un mot pour conclure... Je saisis cette opportunité pour inviter les promoteurs de projets PME à consulter notre site Web www.fgar.dz et de se rapprocher de nos services sis 166, lotissement Saïdoune Mohamed, Kouba, pour s'informer sur le dispositif Fgar et bénéficier d'une assistance technique relative au montage financier de leurs projets.