Le conférencier a évoqué le manque flagrant en termes de ressources humaines et de cadre juridique. L'Algérie doit patienter au moins 20 ans afin d'avoir sa centrale nucléaire pour la production de l'énergie électrique. Expliquant, hier, lors d'une conférence de presse au ministère de l'énergie et des mines, le programme énergétique du pays dans les 20 prochaines années, le président de la commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg), Othmane Nadjib, n'a même pas évoqué la solution nucléaire. Questionné par les nombreux journalistes présents à cette conférence, le président du Creg n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour préciser, d'une part que «même si la décision de construire une centrale nucléaire est prise, il faut entre 10 à 15 ans pour sa réalisation.» Or la réalisation de ces centrales n'est même pas à l'ordre du jour, du moins officiellement. D'autre part, le conférencier a évoqué le manque flagrant en termes de ressources humaines et de cadre juridique. «La première station est prévue au-delà de 2020». Par ailleurs, l'objectif principal du programme indicatif exposé hier, par Othmane Nadjib est de déterminer de manière précise la demande de gaz sur le marché national, globalement et par zone géographique. Intitulée «présentation des programme indicatifs électricité et gaz pour la période 2010-2019». Aussi, cette conférence a été une occasion pour les orateurs de faire un état des lieux sur les perspectives. Le gaz naturel peut-il venir à manquer un jour en Algérie? Personne n'y croit, mais la demande enregistrée nous pousse à poser cette question: «En 2010, la demande atteindra 27.96 Gm3 selon le scénario moyen, en hausse de 2% par rapport à 2009» a noté le conférencier. Cette demande talonne de près la production de l'année dernière. Sommes-nous en train de puiser dans nos propres réserves et troquer notre statut d'exportateur pour endosser celui d'un pays réduit à assurer son auto-suffisance? A long terme, tout porte à le croire si la situation actuelle persiste. L'année 2009 a connu une consommation record qui a atteint les 27 milliards de m3. Celle-ci risque d'avoir des conséquences non négligeables à l'avenir en termes de consommation. Dans son programme, le Creg évoque trois scénarios qui sont le faible, le moyen et le fort. Rien que pour le scénario faible, «cette consommation tournera autour de 42 à 45 milliards de m3 à l'horizon 2019», a fait savoir le conférencier dans une salle archicomble. Dans un autre contexte, il est revenu sur l'épineuse question ayant trait aux tarifs de l'électricité. Y-aura-t-il une augmentation? Si les tarifs sont restés stables, c'est parce que «le gouvernement a mis des ressources et soutenu des bonifications des prix tout en prenant des mesures fiscales nécessaires», à croire l'intervenant. Cette décision est-elle soutenable sur le plan économique? A cette question, M.Othmane soulignera le fait que «ce n'est pas le meilleur schéma. Des abus de consommation sont constatés». Et d'ajouter: «Si l'Etat décide de se retirer des investissements qu'il a assurés, ça sera une autre paire de manches. Les prix augmentent.» Par ailleurs, il convient de rappeler que le P-DG du groupe Sonelgaz, M.Bouterfa a récemment remis sur le tapis, la question des tarifs de l'électricité. «Le pouvoir d'achat des Algériens, ce n'est pas mon problème. C'est un problème de l'Etat. Nous avons une entreprise à faire vivre, si on veut qu'elle soit pérenne, il faut qu'elle ait des revenus stables», a-t-il soutenu. Il a laissé entendre que si le gouvernement persiste à ignorer la question des tarifs, c'est l'avenir de la société qui serait compromis.