Des députés du Hezbollah libanais et leurs alliés ont refusé jeudi soir d'approuver en commission une clause sur le financement du tribunal international enquêtant sur le meurtre de Rafic Hariri, provoquant une altercation avec des députés de la majorité. Une clause du budget 2010 concernant le financement du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) «n'a pas été approuvée vu le refus des députés présents», a affirmé Ibrahim Kanaan, chef de la Commission des finances et du budget, en référence aux députés du Hezbollah et de ses alliés. Les députés de la majorité ont quitté la réunion en signe de protestation. «Alors que nous nous apprêtions à discuter en commission une clause sur le financement du tribunal, les députés du Hezbollah ont affirmé qu'ils refusaient désormais de traiter avec ou de financer le tribunal», a affirmé un député de la majorité, Jamal Jarrah. Les députés devaient approuver cette clause liée au financement du TSL, dans lequel Beyrouth participe à hauteur de 49%, contre 51% pour des Etats membres de l'ONU. «Ils ont affirmé que le TSL était un produit «américain» et «israélien» et qu'«ils avaient des preuves sur ça», a poursuivi le député, membre du mouvement de Saad Hariri, fils de l'ancien dirigeant assassiné en 2005 et actuel Premier ministre. Six députés de la majorité participaient à cette réunion, contre huit pour les députés du Hezbollah et ses alliés. «Ils ont profité de leur supériorité numérique pour réclamer un vote, alors que nous leur demandions de reporter la discussion en vue de parvenir à un accord, ce qu'ils ont refusé», a poursuivi M.Jarrah. Le TSL, créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour identifier et juger les assassins présumés de Rafic Hariri, est l'un des principaux sujets de discorde entre la majorité, soutenue par les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, et la minorité, appuyée par l'Iran et la Syrie. En juillet, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé s'attendre à ce que le TSL accuse des membres de son parti d'implication dans ce meurtre. Depuis, le Hezbollah a haussé le ton contre le TSL, l'accusant d'être «politisé» et «à la solde d'Israël».