La direction de l'entreprise n'a pas associé le partenaire social. Le syndicat du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba rejette catégoriquement le plan social décidé par la direction du complexe sidérurgique, portant réduction des effectifs. «Le syndicat conteste ce plan de licenciement déguisé», a déclaré, le secrétaire général du conseil syndical d'ArcelorMittal Annaba, Smaïn Kouadria, contacté hier par téléphone. Dans son argumentaire, ce responsable syndical estime que «la direction a fait cavalier seul. Elle a agi unilatéralement en ignorant complètement le partenaire social. Cela dit, toute décision relative à la fermeture d'unité, de filiale ou de point de vente doit être prise dans le cadre du dialogue». «A travers ce plan social au nom duquel les travailleurs seront forcés à partir, la direction de l'entreprise vise la fermeture de la totalité des points de vente», a précisé notre interlocuteur. Avant qu'il soit généralisé, ce licenciement progressif touchera en premier lieu les points de vente de Mostaganem, Draâ Ben Khedda et Mezloug, selon Kouadria. Néanmoins, interrompu en mi-août dernier suite à l'éclatement du conflit opposant le syndicat au comité de participation, le dialogue devra reprendre incessamment, a fait savoir également le même syndicaliste. «La reprise interviendra suite à la saisie de l'inspection du travail par le ministre du Travail, Taïb Louh et le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd», a affirmé Kouadria. Et d'ajouter: «Le syndicat a été le premier à saisir l'inspection du travail». Ainsi, la direction générale d'ArcelorMittal Annaba et son partenaire syndical ont été officiellement saisis par l'inspection du travail pour reprendre le dialogue autour des augmentations salariales et des primes, est-il relevé. L'inspection du travail a également demandé aux deux parties en conflit de lui fournir un calendrier des rencontres dans le cadre de la relance de ces négociations. Pour rappel, le complexe ArcelorMittal Annaba, employant 6000 travailleurs a été touché par deux débrayages en janvier et en juin derniers. Les travailleurs de la filiale du géant mondial ArcelorMittal, revendiquaient la réhabilitation de la cokerie mise en veilleuse à cause de sa vétusté, l'exécution du plan d'investissement 2010-2014 et l'application de la convention de branche issue de la dernière tripartite. Dans ce contexte, le syndicat rappelle les engagements prescrits dans le procès-verbal signé avec la direction générale de l'entreprise le 11 juillet dernier, où les deux parties s'étaient entendues sur la tenue d'une série de réunions suivant un calendrier. Dans un récent communiqué, le syndicat rappelle, que conformément à la formule consensuelle adoptée, et à ce qui a été convenu, après la fin de la grève de trois jours observée en juin dernier entre son syndicat et l'employeur concernant la nécessité d'asseoir une nouvelle méthodologie de travail régissant les rounds du dialogue social, la poursuite des négociations doit se faire dans les délais les plus brefs. L'objectif étant la concrétisation des revendications salariales des travailleurs ainsi que la préservation des intérêts économiques et sociaux de l'entreprise. L'appel à la reprise en question intervient après plusieurs reports dus au départ en congé de Vincent Le Gouic, le P-DG, et surtout aux derniers incidents. Ces négociations ont été gelées suite aux violents conflits qui opposent toujours le syndicat et le comité de participation d'ArcelorMittal Annaba. Enfin, la situation semblait totalement verrouillée, vu que le conflit s'était radicalisé avec le recours à la violence, plongeant l'usine, depuis plus d'un mois à ce jour, dans un climat de pourrissement jamais atteint.