Le Sud-Soudan est appelé à se rendre aux urnes le 9 janvier pour se prononcer sur son autodétermination. Des partisans du référendum au Sud-Soudan ont souhaité hier que la communauté internationale maintienne la pression pour l'organisation du scrutin à la date prévue, le 9 janvier 2011, et espéré une traduction en actes de son soutien affiché. Le président des Etats-Unis, Barack Obama, et le chef de l'ONU Ban Ki-moon ont demandé à New York, lors d'un sommet sur ce dossier, que le référendum s'effectue dans le calme et à la date annoncée. «Ce genre de déclarations sont les bienvenues, mais on les as déjà entendues maintes fois et nous, nous nous trouvons toujours dans une situation problématique», a estimé Lokulenge Lole, de l'Organisation pour l'éducation civique dans le Sud-Soudan, qui mène une campagne de sensibilisation en faveur du référendum. «Ce dont nous avons besoin de la part de la communauté internationale est, par-delà des discours, une aide concrète sur le terrain», a-t-il ajouté. Le Sud-Soudan est appelé à se rendre aux urnes le 9 janvier pour se prononcer sur son autodétermination. Beaucoup d'observateurs estiment que ce vote aboutira à la partition du Soudan, entre le Nord, majoritairement musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. Ce référendum est l'un des points clés de l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile, qui a causé deux millions de morts. Simultanément à ce vote, les habitants d'Abyei, région contestée à la lisière du Nord et du Sud, doivent décider de leur rattachement à l'une des deux entités. Or, la commission référendaire d'Abyei n'a pas encore été formée, les représentants du Nord et du Sud ne parvenant pas à s'entendre. «Ce qui est vraiment nécessaire, c'est de maintenir la pression pour garantir que le vote ait lieu dans les temps», a commenté l'évêque Arkanjelo Wani Lemi, à la tête de l'Initiative des chefs religieux du Sud-Soudan pour le référendum. «Nous espérons et prions pour que la communauté internationale ne fasse pas marche arrière», a-t-il poursuivi, appelant spécifiquement les garants de l'accord de paix - dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Norvège et le Kenya - à «tenir leurs promesses». Alors que la préparation du référendum a pris du retard, les diplomates craignent que le Sud-Soudan ne déclare unilatéralement son indépendance en cas de report des élections, ce qui pourrait déclencher un nouveau conflit. «C'est bon signe que la communauté internationale semble consciente du danger qui menace le Soudan», a déclaré Kur Ayuen, dirigeant du groupe de pression «Mon référendum pour la liberté», mais il faut que cet «élan» dure sur le long terme, selon lui. Les nations participant au sommet sur le Soudan vendredi - dont le Rwanda, l'Ethiopie, l'Ouganda et nombre de pays occidentaux - se sont engagées à respecter le résultat des référendums et à aider les Soudanais à obtenir une paix durable. Hier, le ministre soudanais de l'Information, Kamal Obeid, a prévenu qu'en cas d'indépendance, les Sud-Soudanais perdront tous les avantages liés à leur actuelle citoyenneté. Des préoccupations qui semblent loin pour Mary Mourdat. «Nous n'attendons qu'une seule chose depuis six ans, depuis la signature de la paix: le référendum», affirme cette secrétaire interrogée à Juba, en estimant que «le temps presse».