La Société wallonne des eaux (Swde) se chargera d'introduire les normes européennes de gestion de l'eau en Algérie. Cela sera rendu possible grâce à un contrat de jumelage avec l'Algérien-ne des eaux. Les chefs de projet des deux sociétés se sont exprimés dans le dernier numéro de «La Lettre du P3A» (programme d'appui à l'Accord d'association avec l'Union européenne sur son état d'avancement. Selon Kamel Silhadi, de l'ADE, le projet devrait aboutir à la maîtrise de l'autosurveillance de la qualité de l'eau par l'ADE. L'objectif de gestion des situations de non-conformité (y compris les cas d'urgence) devra être, quant à lui, optimisé. L'autre objectif est lié à la mise en place d'un dispositif de communication conforme aux meilleurs standards sur la qualité de l'eau. Jacques Hellas, de la Swde, estime pouvoir assurer un transfert significatif de compétences dans le domaine de l'amélioration de la qualité de l'eau distribuée à 30 millions de consommateurs, soit 90% de la population algérienne. C'est en avril dernier que l'entreprise avait été choisie pour exécuter le contrat. Deux missions ont été menées à Alger en mai et en juin 2010. La signature du contrat interviendra lors de ce mois et le projet pourra débuter dès le mois d'octobre pour une durée de 18 mois, soit jusqu'à mars 2012. Le projet prévoit la mise à disposition de 19 experts issus des services de contrôle de la qualité de l'eau, y compris le directeur du laboratoire, des spécialistes en chimie, en recherche de micropolluants, en accréditation de laboratoire. Il est aussi fait appel à des spécialistes des domaines de traitement d'eau, la gestion des ressources en eau et leur protection, la distribution ou encore l'informatique. Le plan de travail prévoit la mise à disposition d'experts pour la formation relative à l'amélioration de la qualité de l'eau. Le responsable belge explique qu'«il est clair que le projet a été conçu dans un but de rapprochement des normes européennes. Toutefois pour les respecter scrupuleusement, le chemin à parcourir est encore long». A titre d'exemple, il cite la suppression progressive des interruptions programmées d'alimentation en eau, car lors d'une remise en service après une coupure, l'eau est rarement de bonne qualité. «Le rapprochement de l'Algérie des normes européennes ne peut se faire que de manière progressive, le projet sera mené de manière telle qu'il y contribue», ajoute-t-il. Kamel Silhadi confirme que l'eau potable doit être exempte de la présence de tout microbe mettant en danger la santé du consommateur et faisant courir le risque d'une épidémie. L'ADE procède au contrôle de la qualité de l'eau à travers ses 43 laboratoires. Les sociétés de gestion d'eau, filiales de l'ADE, intervenant dans les wilayas d'Alger, de Constantine, d'Oran ainsi que dans celles de Annaba et d'El Tarf assurent aussi le service de l'alimentation en eau potable et disposent de leurs propres laboratoires. Il explique que l'objectif est de permettre un meilleur contrôle de la conformité de la qualité de l'eau fournie depuis le captage jusqu'à la distribution et la détection de toute anomalie de la qualité de l'eau. Les experts algériens, avec l'assistance de leurs homologues de la Swde, oeuvreront à la mise au point et à l'application des procédures. Certains se déplaceront en Belgique afin de bonifier les acquis des ateliers de perfectionnement qui se déroulent en Algérie. Des actions de sensibilisation et d'information seront menées par l'Algérienne des eaux et des formations sur l'application des procédures dispensées par des formateurs internes. 900.000 euros sont dégagés pour la réalisation du projet. 300 collaborateurs de l'ADE dans différents postes: chefs de station, chefs de laboratoire, chimistes et managers seront formés.