Accotements, fossés, caniveaux, tous les espaces ont leur lot de déchets et rejets. Les routes de la wilaya de Tizi Ouzou offrent un spectacle désolant aux passants. De tous les côtés s'entassent des amas de détritus divers. Jeter les déchets et rejets des activités économiques individuelles est devenu une pratique usuelle et banalisée. Tous les matins, rarement de nuit, des commerçants et autres garent leurs véhicules et déchargent un tas de détritus aux abords des routes. Les panneaux d'interdiction, dans bien des lieux, ont été enfouis sous des amas d'ordures. On jette ses déchets n'importe comment et n'importe où. Et c'est l'environnement qui prend un sacré coup. Aussi, nos rues, nos quartiers, nos routes et nos forêts deviennent des poubelles à ciel ouvert. Ces pratiques qui trouvent origine dans le laxisme des services concernés, se sont banalisées, à cause d'autres facteurs. La gestion de ces affaires liées à l'environnement et à la salubrité publique est en déphasage total avec la réalité. Alors que les pouvoirs publics dépensent des enveloppes budgétaires conséquentes dans l'organisation des décharges et de l'assainissement, les collectivités locales restent invisibles. En effet, à travers toutes les communes, des villageois ne réclament plus les réseaux d'assainissement. L'échec des expériences précédentes dans d'autres localités les en a dissuadés. Les réclamations au sujet des déversements nuisibles pleuvent sur les bureaux des maires. Car, à bien observer, les villages sont situés sur les cols, l'un surplombant l'autre. Les oppositions ne manquent pas également car les terrains sont privés. Des cas de ce genre se comptent par centaines. Cette situation a contraint les techniciens en charge du dossier de chercher une alternative. Tous les réseaux d'assainissement des villages convergent vers les rivières. Une solution qui a permis de faire avancer les choses, mais qui n'a pas tardé à montrer ses limites. Alors que l'objectif des pouvoirs publics était la préservation de leur environnement immédiat, il s'avère aujourd'hui que c'est exactement le contraire qui s'est produit. Toutes les sources d'eau traditionnelles et les cours d'eau sont à présent pollués. La dégradation de l'environnement est perceptible partout alors que le projet d'assainissement des rejets des villages n'est pas terminé. Certaines voix appellent, par conséquent, à mettre fin à cette méthode. Des jeunes techniciens préconisent la solution individuelle vraisemblablement moins coûteuse. Les collectivités locales feraient, selon eux, mieux d'aider chaque citoyen à creuser un petit bassin d'enfouissement. Enfin, les efforts des services concernés ne sont pas à nier, mais la réalité saute aux yeux. L'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou, villes et villages, est nauséabond. Les enveloppes budgétaires nécessitent une gestion efficiente de spécialistes. Autrement, tout ira à vau-l'eau...