M.Ksentini a fustigé, lors d'une émission radiophonique, la manipulation du dossier des disparus par des parties étrangères. Sévèrement critiqué par les familles de disparus, lors d'un rassemblement, Farouk Ksentini réplique: «Il y a des parties étrangères, et même des Etats, qui, depuis longtemps, cherchent, à travers des ONG et des associations, telle la Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh), à exploiter le dossier des disparus pour porter atteinte à l'image de l'Algérie.» Mercredi dernier, les représentants des victimes de disparitions forcées se sont regroupés à la place de la Grande-Poste, à Alger. Leur objectif? Marquer cette date du 29 septembre qui coïncide avec le 5e anniversaire de l'adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale en Algérie. Ces parents et proches des disparus demandent aux autorités que la vérité soit établie par rapport à ce dossier qui traîne depuis des années. Parmi les slogans scandés par les manifestants, on retiendra: «Ksentini barra! (Ksentini dehors)». Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh) avait déclaré, en juin dernier, qu'il ne tolérera plus les rassemblements hebdomadaires (chaque mercredi) des familles des disparus, devant le siège de l'institution qu'il préside. Cette annonce a été mise en oeuvre au début d'août 2010. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé en vue d'interdire ces regroupements devant le siège de la commission. Les participants à cette action pacifique ayant insisté pour faire entendre leurs sempiternelles revendications ont même été embarqués par la suite par les forces de l'ordre. Pis encore, Me Ksentini n'hésitera pas au cours de son intervention à la Chaîne II de la Radio nationale de fustiger la Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh). «Les informations contenues dans le rapport annuel de la Fidh sur l'état des droits de l'homme en Algérie sont fausses», a-t-il souligné. «La Fidh est devenue professionnelle dans ce domaine», a-t-il ajouté. L'intervenant faisait allusion au dernier rapport de la Fidh. Cet organisme avait alors «stigmatisé» l'Algérie quant au traitement de la question des disparus des années 1990. «Elle (La Fidh) s'était trompée dans son analyse quand elle avait assimilé la lutte menée par les forces de sécurité en Algérie contre le terrorisme à une attaque contre la démocratie», a-t-il fait observer. Pour Me Ksentini, les responsable de la Fidh ainsi que ceux qui partagent le même point de vue «étaient clairement du côté des terroristes». Il s'agit-là de «contre-vérités» selon lui, sur lesquelles Farouk Ksentini a affirmé, jeudi dernier, avoir déjà attiré l'attention de cet organisme.