Lancée au mois de février dernier, cette opération a déjà touché plus de 8000 familles et 4000 autres en bénéficieront d'ici la fin de l'année. Perçue comme porte de l'Afrique et l'une des plus belles villes de la rive Sud de la Méditerranée, Alger d'aujourd'hui reflète-t-elle réellement ces qualificatifs? La réalité du terrain est amère. Outre l'absence d'une meilleure prise en charge urbanistique, Alger est ceinturée par des centaines de bidonvilles qui font son décor. Une autre réalité à ne pas ignorer. Les pouvoirs publics affichent une volonté ferme de venir à bout de ces baraques et redonner à Alger l'image qu'elle mérite. En appliquant les instructions du président de la République, les services compétents de la wilaya d'Alger ont arrêté depuis 2005 un programme et un plan d'action pour éradiquer les bidonvilles. Pour y parvenir, la wilaya d'Alger, en collaboration avec les services compétents, a mis en place un plan d'action renfermant 7 axes ayant pour but de prendre en charge 12.000 familles inscrites dans le programme. Les sept axes ont trait à l'éradication des bidonvilles, le relogement des familles habitant les chalets, (plus de 5000 familles recensées), le traitement des cités populaires dotées des logements de type F1 comme à Diar El-Kef, les Palmiers et Diar Ec Chems, le relogement des familles habitant les abords des cimetières, celles logées dans des immeubles menaçant ruine, (700 familles recensées), les familles prises en charge dans le cadre du plan de sauvegarde de la Casbah (environ 600 familles) et enfin les logements sociaux. Pour Mohamed Smaïl, directeur du logement de la wilaya, «nous avons couvert toutes sortes de demandes». Les mêmes responsables se sont engagés à reloger 10.000 familles fin novembre prochain et atteindre 12.000 vers la fin de l'année. Mais, ce programme ne concerne que les bidonvilles recensés dans l'hypercentre de la capitale. «Les bidonvilles de la périphérie est un autre programme qui débutera en 2011», a précisé le même responsable. Lancé en février dernier, ce programme a bien avancé, affirme M.Smaïl. Plus de 8000 familles ont été relogées. Le reste le sera dans les mois prochains. A chaque opération de relogement, des voix s'élèvent pour dénoncer leur exclusion. Des centaines de familles n'ont pas été retenues par les commissions compétentes. Ce qui a donné naissance à un large mouvement de protestation, notamment au niveau des bidonvilles d'El-Djazira, de Bab Ezzouar et de Bab El Oued. Elles sont nombreuses les familles qui se retrouvent sans abri depuis la démolition des baraques touchées par l'opération. Intriguées, ces familles ne trouvent aucune explication à leur expulsion. De nombreuses familles se disent n'avoir pas compris à quels paramètres obéit cette opération. Mais l'administration a réponse à tout. Les responsables de l'opération avancent qu'ils ont agi après une étude approfondie établie sur la base de plusieurs visites inopinées afin de s'assurer de la situation réelle des familles occupant les baraques. M.Smaïl avance deux raisons pour lesquelles ces familles n'ont pas été relogées. Il y a le fait que plusieurs familles n'avaient pas constitué, à temps, les dossiers exigés. «Il y a toujours des papiers qui manquent», a-t-il expliqué. D'ailleurs, après complément de dossier, ces familles ont été rétablies dans leur droit. L'autre argument avancé par M.Smaïl est lié au dernier recensement effectué dans ces cités. Selon la même source, l'opération de relogement concerne uniquement les familles recensées lors du dernier recensement de 2007. «Pour nous, seuls ceux qui ont été recensés avant 2007, sont concernés par cette opération», a-t-il affirmé. Loin des voix des «exclus», certains bénéficiaires contestent cependant le choix de la commission. Des logements F2 ont été attribués à des familles nombreuses. Sur cette question, l'administration endosse la responsabilité au père de famille. Le problème est toujours lié au fait que les bénéficiaires n'avaient pas constitué à temps le dossier demandé. «On nous a remis des fiches familiales datant même de 2004. L'administration a demandé à tous les bénéficiaires de renouveler leur dossier, notamment, de nous livrer de nouvelles fiches familiales. Ce qui n'a pas été fait. Les commissions ont travaillé, donc, selon les anciens dossiers. Après réclamation, on a pris en considération leurs recours et on a procédé au règlement des situations du genre...», a-t-il expliqué.