L'Union européenne souhaite l'accélération de la mise en œuvre de l'accord d'association dont la ratification par l'Algérie est annoncée pour le mois de mars prochain. C'est du moins ce qu'a affirmé hier Leonello Gabrici, chef de l'unité Maghreb à la Commission européenne lors d'une conférence de presse animée au siège de la délégation de la Commission européenne en Algérie. Leonello Gabric, qui souligne “l'évolution positive des relations entre l'Algérie et l'Union européenne”, estime que l'essentiel est “de ne pas perdre les occasions”. Le chef de l'unité Maghreb à la Commission européenne vient à Alger, nous dit-il, pour préparer “le dialogue économique global”, qui pourrait se tenir à Bruxelles dans un très court terme, “un mois ou deux”. Le dialogue, selon le chef de l'unité Maghreb à la Commission européenne, portera sur le programme de modernisation de l'économie algérienne à commencer par l'amélioration du climat des investissements. Pour M. Lucio Gerrato, chef de la délégation de la Commission européenne en Algérie, “il n'y a jamais eu de mal en l'Algérie et l'Union européenne”. Le délai de deux années mis pour la ratification de l'accord est jugé “tout à fait normal”. Leonello Gabrici affirme que le processus de ratification est entré dans la phase finale. À ce jour, hormis les Pays-Bas, 14 pays de l'Union et le Parlement européen ont ratifié l'accord d'association. Les Pays-Bas le feront incessamment, et les 10 autres pays qui rejoignent l'Europe ne sont pas concernés par le processus de ratification, soutient M. Gabrici. Du coup, l'Union européenne veut aller vite dans la mise en œuvre de l'accord d'association et la mise en place des instances prévues par l'accord. L'objectif en fait est de convaincre l'Algérie de passer à l'étape supérieure, celle de la nouvelle politique européenne de voisinage et son application par pays par le truchement des plans d'action. Le chef de l'unité Maghreb à la Commission européenne, qui tente de vendre l'idée aux Algériens, dit ne rien imposer au gouvernement. “Si l'Algérie le veut et quand elle le voudrait”, souligne-t-il. En tout état de cause, les discussions préparatoires entre les deux parties sur la politique européenne de voisinage ont commencé hier. Les résultats des discussions devront être connus lors de la visite du commissaire européen aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, Mme Benita Ferrero Waldner, annoncée au printemps prochain. Pour rappel, des officiels algériens, à leur tête le ministre des Affaires étrangères avait souligné, l'année passée, le flou qui entoure cette nouvelle offre européenne. “Nous attendons pour voir”, a-t-il répondu à la presse. Leonello Gabrici explique que “la politique de voisinage vise à renforcer les relations avec les voisins de l'Europe, en fonction des priorités fixées par le gouvernement du pays concerné en concertation avec la commission, dans le cadre des plans d'action spécifiques à chaque pays”. M. Lucio Gerrato, analysant les réformes entreprises par l'Algérie, affirme que “les choses bougent mais pas avec la vitesse suffisante”. Le cadre législatif, juge-t-il, “n'est pas mauvais”. Le problème est dans l'exécution des textes de loi “trop long”, selon lui. M. R.