Si le Fibda, c'est fini pour cette année, les amateurs de bande dessinée ne sont pas près de s'arrêter à adorer la BD et de travailler par amour pour cet art. Il en est ainsi pour ce jeune éditeur qui, outre son travail à la radio, se plait à éditer de la BD en Algérie. Son engouement pour la BD, faut- il le préciser, date bien avant le Festival international de la bande dessinée d'Alger. Il nous parle de son hobby et de ses deux premiers albums de BD fraîchement édités.. L'Expression: Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs? Brahmi Salim allias Sayan, éditeur spécialisé de la bande dessinée, édition Z Link. Cela fait plus de 3 ans qu'on édite. Cela remonte à décembre 2007. On a commencé par l'édition de la première revue qui est mensuelle, dédiée aux jeux vidéo, au manga et de la bande dessinée qui s'appelle Labstor. Dans cette revue, on a essayé d'encourager «les jeunes» bédéistes algériens à faire connaître leurs travaux. Lorsqu'on réunit assez de planches, on édite leur album. Ceci est notre premier objectif, promouvoir la bande dessinée algérienne. Quand je dis algérien cela veut dire scénario algérien, auteur algérien, rien n'est importé. En 2008, on a édité les deux premiers mangas algériens qui ont paru en Afrique du Nord. L'un des deux mangas porte le titre de Samy Coun, j'en suis l'auteur. J'ai eu recours à deux dessinateurs. Le 1er qui a fait les croquis est Yacine Hedad. Il est parti étudier donc j'ai dû faire appel à un autre, Meghniche Abdelghani. Le second manga a paru à la même période, et son titre est Dega. C'est le travail d'un jeune médecin, Aïdaoui Mohamed alias Natsu. Il a reçu le Premier Prix du Festival international de la bande dessinée d'Alger. Lors de sa deuxième édition. Nous l'avons édité bien avant, car nous existions bien avant le Fibda. Qu'en est-il pour cette année? Cette année, on présente deux BD sur les dix projets de BD qui vont suivre. Il sortiront incessamment dès que nous aurons les moyens pour les imprimer. La première intitulée Victory Road est le travail d'un jeune Algérien, Sid Ali Oudjiane. L'histoire s'articule autour du personnage de Rafik. Je ne sais pas si on peut faire le lien avec Rafik Halliche, ou Rafik Saïfi. Le bédéiste soutient que cela n'a rien à voir, ce n'est qu'un pur hasard. Ce jeune Rafik est donc un lycéen qui s'inscrit dans un très mauvais club de football. Ce travail, je précise, a commencé bien avant l'effervescence de l'Equipe nationale. Un jour, en sortant de cette école, Rafik croise quelqu'un qui fait des paniers. Il l'invite à en faire autant. Et là il découvre le basket. Après, il sera amené à choisir, sachant que son coeur chavire pour le football. Et la seconde bande dessinée? La seconde bande dessinée s'appelle Sardar. Le premier tome s'appelle Possession. C'est l'oeuvre du jeune Ben Ali Amine. Cette histoire tourne autour de deux jeunes frères qui vivent au gré des pillages. Ils n'ont pas de chez-soi. L'un deux trouve un jour un pendentif orné de deux serpents. Il en prend un. Il confie le second à Sardar. Après quelques années, le grand frère disparaît. Sardar commence à le chercher. Un jour, il rencontre un personnage qui lui apprend que ce pendentif renferme deux djins. L'un d'eux est maléfique. Il convoite le trône et veut gouverner le monde. Le second, qui s'appelle Asmad est enfermé dans le pendentif de Sardar, lequel veut contrecarrer les plans de ce djinn-là. Il y aura au passage des histoires de possession et chaque personnage aura des pouvoirs, quand il sera possédé...S'en suivra un dialogue entre le djinn et l'humain. C'est typiquement inspiré de la culture algérienne dans un environnement désertique. Dans sa quête de son frère, Sardar fera la connaissance de plusieurs personnages dont il se liera d'amitié ou au contraire, lui seront des ennemis et auxquels il sera confronté. C'est leur première expérience en matière de BD? Avant, ils ont été édités sur la revue Labstore. Si vous l'avez remarqué, sur le logo Z Ling, il est écrit DZ-Shonen. Cela veut dire garçon en japonais. C'est, en fait, un type de manga qui est destiné au Japon aux adolescents. Ici, il s'adresse aux enfants et au jeune public. Ces albums de BD coûteront entre 200 et 250 DA. On n'a pas encore fixé de prix. Espérons que ça plaira à nos lecteurs. Ça vient de sortir de l'imprimerie au profit du Fibda et sont disponibles sur les étals des buralistes.