Ces innocents sont une proie facile pour les réseaux de pédophilie, de prostitution et même de trafic d'organes. De par le monde, des associations et des organismes gouvernementaux s'élèvent contre le phénomène de la mendicité. En Algérie, en général, et à Tizi Ouzou en particulier, certaines voix n'hésitent plus à l'assimiler à la criminalité. Et pour cause, ces associations dénoncent l'utilisation, sur une grande échelle, des enfants et des nouveau-nés pour mendier. Le phénomène est alarmant au regard du silence des pouvoirs publics. Les rues et boulevards de la ville de Tizi Ouzou sont envahis par ces quémandeurs. Le phénomène s'est, en fait, répandu depuis des décennies. Le laxisme des pouvoirs publics a, par voie de conséquence, laissé d'autres faits s'incruster à la mendicité. Ces mendiants n'hésitent pas à utiliser les enfants et les nouveau-nés sous les yeux des forces de l'ordre et des responsables concernés. Si la mendicité est un fléau, l'exploitation de l'enfance est un crime abominable. Et, pourtant... Sur les trottoirs de la ville des Genêts, les mendiantes, essentiellement, se disputent les places. Une distance de quelques mètres sépare celles-ci. Chacune d'elles est accompagnée de deux à cinq enfants. Toutes ont un nouveau-né dans leur giron. Elles utilisent différentes méthodes pour attirer la piété des passants. Par un froid glacial et sous une pluie battante, ces dernières restent assises sur les trottoirs avec des bébés grelottant de froid et affamés. Des actes condamnables et objectivement répréhensibles par la loi. Le phénomène ne doit plus passer inaperçu. Aucune autorité juridique ou morale ne peut trouver d'excuse à ces délits. Dans les cafés, dans les bars, dans les restaurants et dans les magasins, les clients sont harcelés par ces mendiants en quête d'aumône. Aujourd'hui, le phénomène interpelle la société civile au même titre que les autorités locales. La mendicité a atteint des proportions intolérables. D'autres phénomènes sont venus s'y greffer. Les enfants utilisés par ces mendiantes constituent indéniablement un terreau pour diverses formes de criminalité. Les réseaux d'exploitation d'enfants prolifèrent. Ces innocents sont une proie facile pour les réseaux de pédophilie, de prostitution et même de trafic d'organes. Aussi, les citoyens indignés par ce spectacle déplorable s'interrogent à présent sur la destination des budgets alloués à la solidarité. Dans un pays où la Zakat est érigée en dogme, les populations n'appréhendent pas l'impact de ces oeuvres charitables. Les mêmes voix s'interrogent sur le laisser-aller qui frappe la petite enfance exploitée alors que le discours officiel condamne fermement cette forme de criminalité. N'est-ce pas alimenter la source et courir après pour dresser des digues? Et dire que ce phénomène se développe dans un pays où le pétrole coule à flots et les réserves de change dépassent les 150 milliards de dollars, tandis que les banques croulent sous des surliquidités...