En ce mois de novembre plein de grâce, émouvant de souvenirs et chargé de réflexions, seule l'expression libre concrétise la sensibilité humaine et «permet de se faire entendre». En ce qui nous concerne, il y a les festivités du 1er novembre 1954 et il y a, évidemment, le 11 novembre 2000 qui nous accorde la faveur aujourd'hui de célébrer le dixième anniversaire de notre journal L'Expression. Dix ans enfin! Ou dix ans déjà? Chacun de nous exprime maintenant librement sa pensée, celle signifiant les efforts fournis, celle oubliant le temps consacré à sa vocation. L'essentiel est le bonheur de voir L'Expression vivre et évoluer et aussi s'épanouir dans le secret du devoir quotidien, c'est-à-dire quand le journaliste transcrit, de tout son coeur et de toute sa raison, la vérité de toute réalité pour seulement informer, autrement dit pour libérer de l'ignorance. J'ai été invité à venir à L'Expression aux tout premiers mois de sa fondation. A voir mes cheveux en neige, comme quelques confrères autour de moi ici, on com-prend que je fais quand même plus de dix ans d'âge dans la profession. Aussi, ai-je pu placer premièrement dans le berceau de notre nouveau-né ma chronique hebdomadaire Le Temps de lire à laquelle j'ai tenu longtemps ailleurs et je tiens encore à la poursuivre dans notre journal aujourd'hui, car ainsi que tout le monde le dit: on n'aimerait pas beaucoup lire et, au reste, on n'aurait ni le temps de lire ni même la possibilité d'acquérir les livres qu'on aimerait puisqu'ils coûteraient souvent cher!...Alors, je m'efforce depuis des années de trouver le temps de lire que n'auraient pas les autres et de leur présenter des ouvrages qui ont tenté mon coeur et ouvert mon esprit et surtout ceux qui n'ont pas manqué d'audace pour s'imposer à moi. Jamais la présence d'un livre sous ma main ne me paraît incongrue: il y a toujours quelque chose à lire et à en faire profiter mes lecteurs. Cela faisant, j'ai donc quelque peu vu L'Expression grandir, passer les étapes de son développement et sa constante progression tendant à confirmer au mieux son projet éditorial ambitieux et clair, en d'autres termes, à s'assurer la permanence d'une communication juste et vivante au quotidien. Le journal est plus qu'une image inerte. Il faut, avec conscience, éthique et esthétique, concevoir sa fonction communicative et la produire au sein d'une équipe de jeunes doués et volontaires, encadrés d'anciens à l'expérience incontestable et, le tout bel ensemble de journalistes, sous la conduite professionnelle de son directeur animateur, M.Ahmed Fattani, dont l'Histoire du journalisme algérien a déjà consigné dans ses plis et le nom et les oeuvres. Vers 10 ans, on dit en «psychologie de l'enfant» que la mémoire devient une fonction capitale pour son développement et correspond à un idéal de sa conduite: L'Expression, j'en suis sûr, est en voie de gagner le pari de conquérir la brillante personnalité qu'elle se construit inlassablement dans Le Quotidien. La promesse faite par l'équipe entière du journal est confirmée, chaque jour que Dieu fait, par une bonne tenue rédactionnelle et informative. (*) Ecrivain et chroniqueur littéraire à L'Expression