A forte sismicité, l'Algérie risque de figurer parmi les pays qui seront touchés par les catastrophes naturelles. Dame nature n'est pas souvent clémente. 1,5 milliard sera le nombre de personnes exposées d'ici la fin du siècle aux tempêtes et aux tremblements de terre dans les grandes villes. Des pertes annuelles de près de 190 milliards de dollars seraient causées. C'est ce qu'a indiqué, jeudi, un rapport conjoint de la Banque mondiale et de l'ONU. L'Algérie, notamment sa capitale, connue pour être une zone au risque sismique très élevé, risque de ne pas être épargnée. Certes, on ne peut pas grand-chose contre la nature, mais le risque sera inéluctablement amplifié face à l'«indifférence» dont font montre les pouvoirs publics. Des bâtiments sont construits là où les contrôleurs n'ont pas cessé de lancer des avertissements quant aux risques encourus. Pour le président de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, «ce rapport présente les preuves nécessaires et des arguments convaincants de la possibilité de nos pays clients à réduire leur vulnérabilité aux risques naturels afin qu'ils puissent assurer un développement durable et rentable». Il assure que des efforts sont consentis, voire redoublés, pour aider les pays en développement face à cette menace. Selon le document, 3,3 millions de décès dus aux aléas naturels ont été enregistrés entre 1970 et 2010. Un million de personnes sont mortes suite à la sécheresse en Afrique. Ce rapport, qui souligne également que les changements climatiques pourraient alourdir ces pertes de 28 à 68 milliards de dollars/an de plus, rien que par les cyclones tropicaux, arrive en temps opportun, comme l'affirme Margareta Wahlstrom, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour que soient prises les mesures préventives nécessaires. A Haïti, au Pakistan, en Chine... des bilans funestes ont été enregistrés. Outre ces chiffres, le rapport précise que les dommages matériels enregistrés entre 1970 et 2008 ont atteint les 2300 milliards de dollars dus essentiellement aux tremblements de terre et à la sécheresse. Les pays pauvres et ceux à revenu intermédiaire sont ceux qui en souffrent le plus. Les dépenses doivent être doublées dans le secteur des systèmes d'alerte précoce, en particulier les prévisions météorologiques, lesquelles ont réalisé de nombreux progrès avec des précisions de plusieurs jours à l'avance. Cependant, peu de pays ont su tirer parti de ces progrès en raison des financements insuffisamment engagés par de nombreux gouvernements pour leurs services météorologiques, note le rapport. Pour l'avenir, les villes en expansion et les changements climatiques vont façonner la prévention des catastrophes. «Le rapport n'est pas optimiste quant à l'avenir, mais n'est pas alarmiste non plus», souligne Apurva Sanghi, un des principaux rédacteurs du rapport. L'expansion des villes va exposer plus de personnes et des biens aux aléas. Mais les villes en croissance suggèrent également l'accroissement du revenu, ce qui signifie que les gens sont en mesure de s'adapter, poursuit le document. L'augmentation de la vulnérabilité n'est pas une fatalité si les villes sont bien gérées. «Nous aurons des catastrophes, même sans changement climatique. Faire un meilleur travail en les empêchant, dès aujourd'hui, nous aidera à faire face aux défis de demain», a noté M.Sanghi.