Devant la demande croissante sur les produits de première nécessité, le gouvernement n'a d'autre choix que de recourir à l'importation pour éviter une crise. Ça reprend encore. Les importations de l'Algé-rie augmentent. Pour le seul mois d'octobre 2010, elles se sont établies à 3,44 milliards de dollars, soit une hausse de 9,38% par rapport à la même période en 2009 où elles étaient estimées à 3,14 milliards de dollars. Après une baisse qui a duré neuf mois, les importations repartent en flèche. C'est ce qui ressort d'un rapport rendu public par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Cette tendance haussière, explique le Cnis, a été relevée au niveau des quatre groupes d'importation sur les sept existants. Les biens de consommation non alimentaires viennent en tête de liste avec un taux de 63,74% représentant une valeur de 596 millions de dollars. Ils concernent particulièrement les véhicules et le médicament. Les véhicules de tourisme ont connu une évolution de 40,30% pour un montant de 163,44 millions de dollars, suivis des médicaments avec plus de 26,70%, soit un montant de 141 millions dollars. Le reste comprend des parties et accessoires de véhicules automobiles qui représentent 73,50%, soit 26,91 millions de dollars et des ouvrages en fer ou en acier avec 83,56% pour une valeur de 14,74 millions de dollars. Le groupe «alimentation» a connu également une augmentation de plus de 25,93% pour un montant de 476 millions de dollars. Le Cnis indique dans son rapport qu'à l'exception des céréales, semoules et farines, qui ont chuté de 16,77%, tous les autres produits ont connu une hausse relativement importante. La plus remarquable, poursuit le Cnis, est celle des légumes secs et autres avec 69,23% pour une valeur de 22 millions de dollars. Les viandes ont augmenté de 54,55% pour un montant de 17 millions de dollars contre 29,41% pour les sucres et sucreries. Le café et le thé représentent, eux aussi, 31,25% des importations, soit une enveloppe de 21 millions de dollars. Enfin, les laits et produits laitiers ne dérogent pas à la règle affichant une hausse de 24,64% totalisant 86 millions de dollars. Quant aux biens d'équipements industriels, ils ont enregistré une hausse de 7,93% pour 1,40 milliard de dollars. Les produits bruts viennent en dernier avec un taux de 5,66% pour 112 millions de dollars, précise le centre. Le rapport rappelle qu'après des hausses répétées les années précédentes, l'année 2009 a connu une légère diminution de 0,95% des importations. Cette tendance s'est poursuivie pour les neuf premiers mois de 2010 avec un recul des importations de 2,94%. Il faut reconnaître que le gouvernement fait de la baisse des importations son cheval de bataille. Or, cette politique a engendré des pénuries sur le marché entre autres le médicament qui sans cesse, a connu des ruptures. Devant la demande croissante sur les produits de première nécessité, le gouvernement n'a d'autre choix que de recourir à l'importation pour éviter une crise. Le Cnis relève également que trois groupes de la structure des importations ont chuté. Il s'agit des biens d'équipements agricoles avec une baisse de 33,33%, suivi de l'énergie et lubrifiants avec moins de 26%. Par ailleurs, le mode de financement reste dominé par le cash. Une grande partie des importations ont été soldées par cash à raison de 55,33% soit 1,90 milliard de dollars, enregistrant une baisse de 17,7% par rapport au même mois de 2009. Les lignes de crédit ont financé 33,22% du volume global des importations avec 1,14 milliard de dollars pour cette période, en hausse de plus de 174%, le reste des importations ayant été financé à 11,45%, soit 394 millions de dollars par d'autres moyens de paiement, selon le Cnis.